18 novembre 2007
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Ce fut un des "coups" qui lui apportèrent le plus de profit politique. La détermination que sarkozy afficha sur la question de la sécurité routière, lors de son arrivée à Beauvau en 2002, et sa décision "spectaculaire" de multiplier les radars automatiques, installèrent sa posture.
Mais si on ne peut nier un bilan positif en matière de sécurité routière, on peut tout de même remarquer que l'opinion était particulièrement mature sur cette question, éprouvée par une série noire assez médiatisée, en 2001, de pompiers, agents de la DDE, gendarmes, fauchés sur les autoroutes par des chauffards. On peut aussi remarquer que si l'effet mécanique des radars automatiques est de faire baisser la vitesse moyenne, et ainsi de faire baisser la mortalité routière, cela s'est accompagné d'une présence plus faible de la police sur les routes (il faut dire que le prédecesseur Daniel Vaillant avait choisi lui une présence massive, certes fortement consommatrice de temps-homme dans la gestion des effectifs). Et ce transfert vers les automates n'est pas de nature à limiter les comportements dangereux, slaloms, excès entre les radars et coups de frein à leur approche.
"coup": entendez ce que d'autres appellent "habileté". L'aspect tactique est pleinement assumé chez le personnage.
Alors, s'il est convenu que l'on ne contestera pas cette action, il est permis de poser la question de la réalité du "courage" et de la valeur ajoutée du politique dans le contexte d'un mouvement de fond de l'opinion française. Et de questionner aussi la préférence pour l'affiche, qui fait parfois confondre thermomètre et température.
Ce rappel pour dire qu'il y a une continuité tactique avec d'autres affaires qui occupent l'actualité, mais on va voir que l'influence positive du responsable politique en place n'y est pas pareillement incontestable, loin s'en faut.
Le parallèle avec le "grenelle" de l'environnement s'impose. On peut s'en tenir à demander "est-ce un progrès?". Cela a le mérite d'induire comme réponse évidente "oui", ne serait-ce que par l'existence d'une discussion multipartite. Mais on peut aussi essayer de situer ce progrès vis-à-vis de la maturité de l'opinion sur le sujet, qu'il faut mettre au crédit non pas de sarkozy (il s'en faut de beaucoup), mais des écologistes. Situer ce progrès, cela peut revenir à mettre en balance ce que la cause a apporté à sarkozy en termes de "popularité écologique", et ce que sarkozy y a sacrifié dans la colonne "coût politique" (impact budgétaire, mesures impopulaires). Force est de constater qu'il a fait une bonne affaire, en renvoyant l'essentiel du coût aux acteurs, particuliers et collectivités locales, en ne validant pas les mesures impopulaires (baisse de 10km/h des vitesses sur autoroute), et en faisant l'impasse sur la fiscalité écologique. Du point de vue de l'environnement, considérant le flou des clauses dérogatoires et le fait que le sujet risque d'être clos pour la législature, il est permis de douter de la valeur ajoutée du politique.
Venons-en à ce qui occupe l'actualité du jour: la réforme des régimes spéciaux. Dans cette affaire le souci affiché de l'intérêt général est un leurre, et la perspective de vaincre sans péril des syndicats affaiblis est en passe de l'emporter sur le risque d'un conflit dans lequel l'intérêt général et l'esprit de réforme ont tout à perdre (sans parler du montant des retraites).
Il s'agit là encore de chiper la cerise sur le gâteau, mais c'est un sujet en lui-même, donc la suite au prochain numéro.
Mais si on ne peut nier un bilan positif en matière de sécurité routière, on peut tout de même remarquer que l'opinion était particulièrement mature sur cette question, éprouvée par une série noire assez médiatisée, en 2001, de pompiers, agents de la DDE, gendarmes, fauchés sur les autoroutes par des chauffards. On peut aussi remarquer que si l'effet mécanique des radars automatiques est de faire baisser la vitesse moyenne, et ainsi de faire baisser la mortalité routière, cela s'est accompagné d'une présence plus faible de la police sur les routes (il faut dire que le prédecesseur Daniel Vaillant avait choisi lui une présence massive, certes fortement consommatrice de temps-homme dans la gestion des effectifs). Et ce transfert vers les automates n'est pas de nature à limiter les comportements dangereux, slaloms, excès entre les radars et coups de frein à leur approche.
"coup": entendez ce que d'autres appellent "habileté". L'aspect tactique est pleinement assumé chez le personnage.
Alors, s'il est convenu que l'on ne contestera pas cette action, il est permis de poser la question de la réalité du "courage" et de la valeur ajoutée du politique dans le contexte d'un mouvement de fond de l'opinion française. Et de questionner aussi la préférence pour l'affiche, qui fait parfois confondre thermomètre et température.
Ce rappel pour dire qu'il y a une continuité tactique avec d'autres affaires qui occupent l'actualité, mais on va voir que l'influence positive du responsable politique en place n'y est pas pareillement incontestable, loin s'en faut.
Le parallèle avec le "grenelle" de l'environnement s'impose. On peut s'en tenir à demander "est-ce un progrès?". Cela a le mérite d'induire comme réponse évidente "oui", ne serait-ce que par l'existence d'une discussion multipartite. Mais on peut aussi essayer de situer ce progrès vis-à-vis de la maturité de l'opinion sur le sujet, qu'il faut mettre au crédit non pas de sarkozy (il s'en faut de beaucoup), mais des écologistes. Situer ce progrès, cela peut revenir à mettre en balance ce que la cause a apporté à sarkozy en termes de "popularité écologique", et ce que sarkozy y a sacrifié dans la colonne "coût politique" (impact budgétaire, mesures impopulaires). Force est de constater qu'il a fait une bonne affaire, en renvoyant l'essentiel du coût aux acteurs, particuliers et collectivités locales, en ne validant pas les mesures impopulaires (baisse de 10km/h des vitesses sur autoroute), et en faisant l'impasse sur la fiscalité écologique. Du point de vue de l'environnement, considérant le flou des clauses dérogatoires et le fait que le sujet risque d'être clos pour la législature, il est permis de douter de la valeur ajoutée du politique.
Venons-en à ce qui occupe l'actualité du jour: la réforme des régimes spéciaux. Dans cette affaire le souci affiché de l'intérêt général est un leurre, et la perspective de vaincre sans péril des syndicats affaiblis est en passe de l'emporter sur le risque d'un conflit dans lequel l'intérêt général et l'esprit de réforme ont tout à perdre (sans parler du montant des retraites).
Il s'agit là encore de chiper la cerise sur le gâteau, mais c'est un sujet en lui-même, donc la suite au prochain numéro.