7 novembre 2008
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12:50
Ségolène Royal peut remercier Jean-Noel Guérini et Georges Frêche, dont les fédérations sont semble-t-il disciplinées. Il faut reconnaître que la manoeuvre est belle, qui de surcroit ne doit rien à Julien Dray: mettre sa candidature "au frigidaire" pour pouvoir faire motion commune avec les "barons", lesquels déclaraient ne pas vouloir un présidentiable à la tête du parti, puis imposer ce principe: un score moyen serait celui d'une équipe, un score élevé serait celui de Ségolène Royal. On peut légitimement questionner l'idée que ce type de démarche soit celle d'un vrai leader, il n'empêche que le résultat est là.
Le hic est que Ségolène Royal ne peut malgré tout s'imposer seule, et qu'elle ne compte, en dehors de la motion E, que des réticences: Aubry, Fabius, Hamon, Emmanuelli, sont autant de ségophobes assumés. En réalité, la motion A est la plus proche politiquement, et compte des personnalités parmi les moins hostiles, comme Moscovici ou même Delanoe (quoiqu'il reste quand même Jospin, Rocard, voire maintenant Hollande).

Cette situation amène naturellement à regarder qui se tient au second rang. La logique voulant que le premier secrétaire se trouve au sein de la motion E, arrivée en tête, c'est entre Vincent Peillon et Julien Dray que la bataille sera finalement la plus âpre.
Vincent Peillon est un bon candidat au travail de fond, apprécié des militants, mais on peut douter de sa capacité à s'émanciper suffisament de Ségolène Royal pour pouvoir trouver des soutiens au delà de la motion E. Vincent Peillon n'a pas de troupes propres hormis celles de Désir d'Avenir (mais un putsch n'y est plus envisageable), et devrait donc logiquement chercher des appuis chez les barons pour gagner un peu d'autonomie.
Julien Dray est un bon candidat au travail d'équipe et à la remise en route de la mécanique, mais c'est sa trop grande émancipation de Ségolène Royal qui pose, à l'inverse, problème: il n'a pas la confiance de cette dernière, qui a parlé à son propos de "ceux qui s'éloignent gaiement" (ou pire "ceux qui trahissent avec grâce"). Julien Dray va donc logiquement chercher à s'appuyer sur ses amis à l'extérieur de la motion E, mais va prendre le risque ce faisant d'être traité de traître par les ségolénistes.
François Rebsamen peut chercher à tirer son épingle d'un combat trop rude entre les deux précédents. François Rebsamen serait le candidat de la manoeuvre, des réseaux, de l'appareil, de la reconduite: Rebsamen est, comme actuel numéro 2, un candidat sortant.
Pierre Moscovici pourrait revoir sa cote à la hausse si les seconds couteaux de la motion E s'abimaient mutuellement, et si une alliance entre A et E venait à être considérée, ce qui serait souhaitable politiquement et donc qui a peu de chances de se faire.
Enfin, Martine Aubry ne pourrait être la candidate que d'un front TSS, qui était dès le départ le principe implicite des reconstructeurs. Nul doute que l'hypothèse doit être prise au sérieux, tant la situation de neutralisation des forces issue du vote se prête aux "qualités" d'hommes tels que Jean-Christophe Cambadélis et Claude Bartolone.
Bref, le vote est parfaitement ajusté pour que rien n'en sorte avant une nuit des seconds couteaux dont il est peu probable qu'elle débouche sur autre chose qu'un pis-aller. Champagne!
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PS: retrouvez cet article sur :
Vincent Peillon est un bon candidat au travail de fond, apprécié des militants, mais on peut douter de sa capacité à s'émanciper suffisament de Ségolène Royal pour pouvoir trouver des soutiens au delà de la motion E. Vincent Peillon n'a pas de troupes propres hormis celles de Désir d'Avenir (mais un putsch n'y est plus envisageable), et devrait donc logiquement chercher des appuis chez les barons pour gagner un peu d'autonomie.
Julien Dray est un bon candidat au travail d'équipe et à la remise en route de la mécanique, mais c'est sa trop grande émancipation de Ségolène Royal qui pose, à l'inverse, problème: il n'a pas la confiance de cette dernière, qui a parlé à son propos de "ceux qui s'éloignent gaiement" (ou pire "ceux qui trahissent avec grâce"). Julien Dray va donc logiquement chercher à s'appuyer sur ses amis à l'extérieur de la motion E, mais va prendre le risque ce faisant d'être traité de traître par les ségolénistes.
François Rebsamen peut chercher à tirer son épingle d'un combat trop rude entre les deux précédents. François Rebsamen serait le candidat de la manoeuvre, des réseaux, de l'appareil, de la reconduite: Rebsamen est, comme actuel numéro 2, un candidat sortant.
Pierre Moscovici pourrait revoir sa cote à la hausse si les seconds couteaux de la motion E s'abimaient mutuellement, et si une alliance entre A et E venait à être considérée, ce qui serait souhaitable politiquement et donc qui a peu de chances de se faire.
Enfin, Martine Aubry ne pourrait être la candidate que d'un front TSS, qui était dès le départ le principe implicite des reconstructeurs. Nul doute que l'hypothèse doit être prise au sérieux, tant la situation de neutralisation des forces issue du vote se prête aux "qualités" d'hommes tels que Jean-Christophe Cambadélis et Claude Bartolone.
Bref, le vote est parfaitement ajusté pour que rien n'en sorte avant une nuit des seconds couteaux dont il est peu probable qu'elle débouche sur autre chose qu'un pis-aller. Champagne!
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