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23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 16:09
Les deux bouts de phrase qui touchent directement au pouvoir d'achat dans le discours d'hier sont l'objet respectivement d'une réécriture et d'un contresens dans les commentaires qui en sont faits. Que ce soit à propos de la rémunération du travail ou de la redistribution des richesses, deux composantes d'une politique effectivement social-démocrate, le journaliste mondain fait une fois de plus preuve d'absences de l'esprit tout-à-fait opportunes -si on s'appelle sarkozy-.


1/ "L’actionnaire doit être justement rémunéré mais le travail doit être justement considéré". Voilà l'expression qu'on peut lire ici, ou entendre ici (ou ici en téléchargement), à la 42ème minute (merci à Ronald pour avoir récupéré les liens, une petite vidéo du passage clé bientôt disponible peut-être).
En revanche Le Monde rapporte sur son site cette phrase: "Le travail doit être justement rémunéré."


Problème d'audition? de lecture?


Ce "raté" a été commis dans d'autres médias, sur le thème de l'équilibre entre la part du travail et celle du capital dans la valeur ajoutée, qui en réalité n'a jamais été réellement abordée par le pouvoir malgré ses gesticulations et sous le couvert du slogan dit "des trois tiers", formule hors de toute réalité qui permet d'éviter d'aborder le sujet concrètement.

(Par exemple, le 11 février, pas une fois le mot dividende n'a été prononcé, quand au même moment la BNP et la Société Générale versaient chacune 1 milliard de dividendes à leur actionnaires grâce aux fonds injectés par l'Etat.)

Passons sur cette réécriture médiatique et venons au fond:

En lisant le PDF tout en visionnant la vidéo, on s'aperçoit qu'il y a de légers écarts par endroits, ce qui montre que le PDF n'est pas le verbatim, mais bien le support que sarkozy avait sous les yeux. C'est-à-dire que la phrase n'est nullement un accident. Si on considère le caractère solennel du discours et le fait que cet extrait touche directement au pouvoir d'achat et à la réforme du capitalisme financier, thème ô combien sensibles, on envisage difficilement une erreur (si c'était le cas ça démontrerait que la sagacité de sarkozy et son équipe, tant vantée, n'est pas si grande que ça).

Il faut donc en conclure, et ce n'est pas si anodin, qu'il s'agit bien de la doctrine sarkoziste en matière de travail et de modèle de production, laquelle énonce bel et bien que la valeur travail est essentielle dans le champ abstrait de la morale, mais que la propriété reste l'élément fondamental dans le champ concret de l'économie. C'est-à-dire que cette doctrine n'a rien de moderne et a au contraire tout à voir avec la vieille droite réactionnaire et ploutocrate.

(Pour ceux qui n'ont pas perçu la différence entre "considéré" et "rémunéré", songez que ceux des actionnaires qui sont aussi PDG ont, pour beaucoup, bien compris la distinction et ont opté pour le second terme, toute honte bue mais les poches pleines.)

Conclusion en tous points contraire à celle des commentateurs de compagnie qui y voient de la "social-démocratie"...
 

2/ Loin de s'arrêter à cette première faute, le commentateur mondain, en la personne par exemple de Jean-Marie Colombani sur France-Info hier soir, a aussi largement aidé sarkozy dans son redressement acrobatique au sujet de la discrimination positive, requalifiée en ce concept: "donner plus à ceux qui ont moins", présenté comme une fulgurance sarkozienne.

On sait que quand Jacques Chirac a recadré son ministre de l'intérieur sur cette question républicaine, celui-ci s'est empressé de "nommer un préfet musulman" (dixit sarko) pour bien signifier son désaccord sur la question, explicitant par ailleurs sa conception: en octobre 2006, dans Le Parisien: "J'aimerais qu'on me dise pourquoi il serait normal de faire de la discrimination positive pour les femmes ou les handicapés, et pourquoi ce serait anormal pour les compatriotes de couleur".

Bref, on l'a déjà dit, sur ce sujet, soit ça existe déjà et il faut l'intensifier, soit ça n'existe pas et il faut que ça continue à ne pas exister. Soit on discrimine positivement selon des critères territoriaux ou socio-économiques, soit on ne discrimine pas.
"Donner plus à ceux qui ont moins", pour ceux qui ont raté quelques trains idéologiques, c'est le principe de base de la redistribution, et même du socialisme, ce truc "archaïque" qu'on a tant fustigé après les élections européennes. Pour ne revenir que 10 ans en arrière, il y la CMU sous Jospin, qui consiste à donner plus de soins à ceux qui n'en ont pas les moyens. 20 ans en arrière, il y a le RMI sous Rocard, qui consiste à donner un revenu à ceux qui n'en ont pas.
Dans les "innovations" récentes, il y a la discrimination selon les territoires, thème cher à Strauss-Kahn et depuis longtemps pratiqué par les collectivités territoriales de gauche (régions, départements), permettant de pondérer les aides pour le logement par exemple en fonction des besoins. Il y aussi cette loi LRU* imposant 20% de logement social sous peine d'amende, lesquelles amendes abondent les budgets logements.

En revanche, sous la droite et singulièrement sous sarkozy, les budgets affectés à l'aide sociale dans le 93 ou à l'aménagement du territoire dans les campagnes isolées ont significativement fondu.

Il ne faudrait donc pas beaucoup d'efforts pour déterminer qui fait de la discrimination positive et qui fait de la discrimination négative, mais il est à craindre que ce soit malgré tout hors de portée des medias Pathé Marconi. Il faut dire que quand on donne l'essentiel de son temps d'oreille disponible au pouvoir, il ne faut pas s'étonner que le temps de langue disponible s'en ressente lui aussi.
Cela dit, ne soyons pas injuste envers les héritiers du fameux grammophone "toujours fidèle", car ils font mieux que la fidélité: ils améliorent et corrigent l'air de flûte orginal.



*: sarko s'est positivement discriminé lui-même en se faisant construire un logement au rabais sur l'ile de la Jatte plutôt qu'en affectant ce foncier disponible au logement social... et ainsi redresser un peu son taux de 2% en la matière dans sa chère municipalité de Neuilly-sur-seine

PS: les deux contresens rapportés ici ne sont évidemment qu'un aperçu très incomplet du flot verbal en pilotage sarkozien automatique qui nous a été servi.
 
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commentaires

N
BASTA SARKOZY AVEC TA CLIQUE DE BLOGS BIDONS ET TRANSPARENTS, MOI JE TE DIT " PROCES ", GROS GUIGNOL ET EN CLAIR EN PLUS, SANS ANALOGIE, LANGAGE CODE OU AUTRE TRUCS BIDONS DE BLOGS RIDICULES VERSION INTELLIGENCE SERVICE, DU STYLE DE CELUI-CI : http://www.la-grange.net/2009/06/29/couleur-moment----> PROGRAMME " output ". PAR ANALOGIE, MOI JE DECRETERAI PLUTOT QUE CA SIGNIFIE QUE MOI, JE TE MET DEHORS, GROS CONNARD.PS-Cette flicaille à deux balles se teint les cheveux à propos de couleur ou je rêve ?
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M
tiens, les commentaires acceptent de nouveau les @...il y a comme un avachissement général de l'esprit public
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J
@ kjhgkjgh
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R
On est revenu au temps de tristes sires comme GuizotJ'appaludirai presque le cynisme de Sarko qui dévoile pleinement ses conceptions de la société, sachant très bien que nul ne les expliquera réellement dans les médias embarqués ; cynisme qui va de pair avec la constitution de ce nouveau gouvenement , aéropage de sarkozystes bon teins atalto, libéro néo cons
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