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25 septembre 2007 2 25 /09 /septembre /2007 16:36
Pour finir sur la question Royal/Jospin, j'ajoute quelques extraits trouvés dans le monde2, suivis de 2 objections à des blagues ségolénistes.


Je ne me cache pas d'apprécier le style d'écriture de Lionel Jospin, malgré les ricanements des commentateurs du billet précédent. Pour certains il est obscur, moi je le trouve certes dense, mais précis. Sur le fond, je ne veux simplement pas revivre une campagne qui ne soit débarrassée des égarrements ci-dessous:

jospin-impasse.gif" La campagne de la candidate socialiste a fondamentalement souffert d'une carence de politique."

"Les réunions auxquelles participait Ségolène Royal elle-même étaient tout sauf spontanées : intervenants choisis, questions préparées à l'avance et connues. Quant à l'oratrice, elle ne répondait pas aux questions, mais lisait une intervention. De cette mise en scène surgissait l'impression curieuse de questions sans réponses, puis d'une réponse étrangère aux questions."

"Ségolène Royal construisait son projet et sa stratégie politiques sur des écarts insolites par rapport aux fondamentaux de la gauche. Faire un écart peut se révéler fécond. Mais on ne peut progresser d'écart en écart sans risquer le sautillement intellectuel et la perte de sens."

"Le soin, pour le moins inédit, mis à donner un sens symbolique à son apparence, à se vêtir de blanc, cette proximité proclamée et cette inaccessibilité organisée semblaient conçus pour provoquer ferveur et dévotion et non pas pour obtenir une adhésion réfléchie. A la fin de la campagne, on entendit même d'improbables formules religieuses ("aimons-nous les uns les autres")."

"A plusieurs reprises, ses propositions surprises, ou mal ajustées, ont déconcerté. Dans le même temps, elle n'a jamais vraiment démystifié les mesures concrètes avancées par le candidat UMP, donnant l'impression de se contenter de généralités, de formules toutes faites (le "gagnant-gagnant") ou de proclamations volontaristes (comme ce "moi, je le pourrai" asséné, au mépris des contraintes économiques, lors du débat télévisé du second tour)"

"Ainsi se révèle une conception de la politique. Prétendre ne devoir de comptes qu'aux foules anonymes, qui sont hors d'état de vous les réclamer, dispense d'avoir à en rendre à ceux qui sont en situation et en droit de les exiger."
 

"A la crainte inspirée par Nicolas Sarkozy, aux premiers stades de la campagne, s'est finalement substituée l'inquiétude à l'égard de notre candidate. Le professionnalisme préoccupant de l'un a été préféré à l'amateurisme insécurisant de l'autre."

 
"malgré son aplomb et sa détermination, elle n'était pas taillée pour le rôle. Elle avait rejeté les armes classiques du combat politique parce qu'elle ne les possédait pas. Celles qu'elle détenait ne pouvaient la conduire à la victoire."



1ere blague: La faute aux éléphants. Ségolène aurait été victime des pachydermes. Mais alors, que dire, pour ce qui concerne sarkozy, des comportements respectifs de Chirac, Villepin, Debré ou même Dupont-Aignan? Ces derniers n'ont cessé de lancer des piques au long de la campagne, et le soutien de Chirac à sarkozy n'a absolument rien à envier en matière de tiédeur à celui de Jospin à Ségolène.
En réalité, Ségolène a choisi la rupture par rapport à Jospin et aux éléphants, et c'est ce qui lui a permis de gagner le match à gauche, comme la rupture est ce qui a permis à sarkozy de gagner le match à droite.
La différence, c'est qu'une fois la primaire gagnée, sarkozy a concentré toute son énergie à gagner son match contre la gauche, alors que Royal a au contraire continué d'employer son savoir-faire contre son propre parti et contre ses camarades.
On a même vu arriver dans les sections, à l'approche du 1er tour, des missi dominici venir expliquer par avance que la campagne était en soi une victoire, et que si défaite il y avait, c'était la faute des vilains sexistes.
Quant au manque de soutien, il faudra en parler à ceux qui ont cumulé des dizaines de meetings tout en étant laissés à eux-mêmes, voire en devant régulièrement improviser sur les orientations de campagne découvertes dans la presse.

2eme blague: 47%, c'était inespéré. On en entend même dire qu'avec quelqu'un d'autre la gauche aurait été à 30% (au second tour).
Petit rappel historique. En 1965, Mitterrand, à l'époque loin d'être une célébrité, se présente contre De Gaulle, dont on pense d'ailleurs qu'il sera élu dès le 1er tour. De Gaulle, double héros national, qui a peu auparavant fait réviser la constitution pour instituer l'élection au suffrage universel du président de la république. De Gaulle, servi par L'ORTF, et par des médias en comparaison desquels ceux d'aujourd'hui sont des anarchistes.
Pourtant, Mitterrand se qualifie, et obtient 45% au second tour. Voilà qui ressemble furieusement à un score plancher pour la gauche lors d'un second tour de présidentielle.




A part ça, Eric, Nicolas, et Sarkofrance s'exercent à parler du sarkozysme. Même Jospin l'a fait (voir ci-dessous). Moi, ça fait longtemps que j'en ai pas parlé donc mon prochain billet va me permettre de me rattraper.
 


"Derrière l'affabilité et la familiarité profuses, sous ce personnage tellement en mouvement qu'on se demande ce qu'il fuit, se dévoile un homme préoccupé de lui-même et pas toujours respectueux d'autrui."

"Hier, le ministre de l'intérieur a manifesté souvent, à l'égard du président de la République et des deux premiers ministres qui l'avaient nommé, une habile effronterie en public et une choquante grossièreté en privé, dont les journalistes ont eu maints témoignages. Il se livre à des exercices constants d'autocélébration et à une mise en scène permanente de lui-même, souvent confondus par les médias avec l'action."

"cette obsession d'aller vite et de paraître tout résoudre aux yeux de l'opinion fait sous-estimer la complexité des problèmes et commettre des erreurs."

"S'il s'avérait que le premier ministre était dépouillé d'une grande part de ses prérogatives et que les ministres étaient constamment court-circuités cependant que le président verrait s'accroître son champ d'action sans perdre son irresponsabilité, nos institutions seraient gravement déséquilibrées dans le sens du pouvoir personnel."

"La profusion médiatique et l'envahissement économique sont tels aujourd'hui que personne ne s'offusque plus de voir se nouer des liens intimes entre des personnalités appartenant à ces différents pouvoirs. De manière ostentatoire, le nouveau président de la République se vante de liens vifs d'amitié ou de fraternité personnelle avec de grands propriétaires de médias et d'autres puissants patrons. Je suis surpris, et inquiet, de voir que les observateurs ou des intellectuels, dont certains donnent volontiers des leçons de républicanisme, sont peu nombreux à s'en émouvoir."
 
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commentaires

L
ce que j'oppose à Jospin, tout comme aux autres qui critiquent ainsi Ségolène, ce n'est pas tant la critique que la publicité faite autour, cela légitime à mon sens le choix tous ces gens "de gauche" qui ont préféré Sarko à Ségo... : une réflexion interne au partie, une vraie serait bcp plus constructive!
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F
Bel article Martin !Ce que je reproche à Jospin, c'est d'avoir lui-même totalement merdé ses propres candidatures.Au-delà de cela, certains points de son analyses sont justes, d'autres plus subjectifs et il en serait ainsi pour d'autres.A mes yeux, il ne sert à rien de continuer à chercher à savoir si l'un ou l'autre aurait été meilleur candidat. Cela est déjà passé et il faut maintenant s'opposer.La droite la plus dure est au pouvoir et le Jospin, justement, dont j'admire moi aussi la pensée, pour le coup je le trouve un peu mou !:-)
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M
@ Nicolas: extraits de cet article du Monde, qui semble d'accord avec moihttp://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-960660,0.html"Chez les socialistes, pour qui l'analyse est aussi importante que l'action, il ne manque pas d'intelligences affûtées. Les réflexions d'un Laurent Fabius, d'un Dominique Strauss-Kahn, d'un Jean-Christophe Cambadélis, d'un François Hollande sont toujours, ou presque toujours, éclairantes et instructives. Aucun pourtant n'atteint la précision, la concision, l'efficacité de l'ancien premier secrétaire."
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M
Non, intelligent!bien sur à notre époque on confond les qualificatifsun peu comme on confond "abrutissant" avec "divertissant" (cf sarko par ex)
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N
Il ne serait pas un peu chiant le bouquin de Jospin ?
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