C'est l'aveu: il a changé, il y avait donc un souci "avant".
Peut-être est-ce surtout qu'il a compris que Chirac n'irait pas. Or sans Chirac, pas de sarko paradoxalement! Chirac est le seul et unique socle de la "rupture", le punching-ball rêvé, la cible facile qui justifiait tous les excès, le point de comparaison en regard de qui tout pouvait passer.
Chirac hors-jeu, cela pose aussi la question de ce que l'on gagne au change. Or l'exercice d'inventaire-héritage risquait de faire apparaitre un quiproquo total:
* Au titre de l'héritage on trouvait cette manière d'oser toutes les impostures, toutes les grosses ficelles, toutes les contradictions, tous les opportunismes, et surtout une certaine tendance à asservir ses petits camarades, beaucoup plus qu'à les rassembler. Bref, tout le cynisme politicien était conservé, tout le monde l'avait bien compris.
* Le souci, c'est qu'au titre de la rupture étaient écartées les vertus: le fameux caractère "sympa", la réconciliation, le gaullisme social, la laïcité, le rempart contre lepen, le multilatéralisme. Au profit de la nervosité, de stigmatisations incendiaires, de provocations antisociales, d'une rhétorique anxiogène, d'une idéologie identitaire, néolibérale, génératrice de division et de renoncement au génie français.
Voilà pourquoi il fallait "changer", devenir de toute urgence sympa, social et gaulliste. Maintenant la question est: quel crédit lui donner? est-ce qu'il suffit de tomber la cravate?
photos fournies par l'ump