22 octobre 2007
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Guaino revendique donc un monopole de la France, SA France, qui n'est heureusement pas LA France.
Sa France qui n'a "jamais commis de génocide",
Sa France dont le New York Times signale des dérives vichystes,
Sa France qui va expliquer à la jeunesse africaine qu'elle n'a qu'à se démerder (ce qui pourrait passer pour de l'exigence), mais qui va ensuite baiser les babouches de Khadafi et Bongo, célèbres émancipateurs de cette même jeunesse,
Sa France qui doit, d'un seul homme, obéir-au-chef-démocratiquement-élu,
Sa France dont il a un amour exclusif et qui ne peut, ne serait-ce que pour cela, être LA France,
Sa France c'est juste celle de sarkozy.
(il n'a, on le voit, pas non plus le monopole des anaphores)
Car qui d'autre aurait osé "Je veux dire aux Français qu'ils auront à choisir entre ceux qui aiment la France et ceux qui affichent leur détestation de la France", qui d'autre aurait commis "cette gauche qui n’aime pas la nation" ou encore "cette gauche qui n’aime pas la République" puis logiquement "la france aime la ou quitte la", car quand on est pas d'accord, on est du "parti des voyous".
On en est là. Ce sont ces mots qui sonnent dans les têtes quand sarkozy croit jouer les rassembleurs à bon compte en brandissant la lettre de Guy Moquet. En l'instrumentalisant, il cherche à mettre tout le monde au garde à vous en se cachant derrière plus grand que lui. Alors oui, caporalisme (au petit pied) est le mot, surtout à entendre certains qui n'ont que le mot "obéir" à la bouche et qui, de manière inquiétante, semblent ignorer que la démocratie ne se résume pas à choisir un chef plénipotentiaire tous les 5 ans.
En réalité, c'est l'impression d'une forme d'immaturité qui se dégage de ces oukases sarkozyennes. Sa manie de vouloir s'identifier aux grandes figures nationales l'en éloigne d'autant plus, mais pourtant il semble convaincu que cette relation pour le moins déraisonnable peut et doit servir de modèle à la jeunesse. Que l'histoire, parce que dramatique et saisissante, doit supplanter l'Histoire, complexe et éclairante. Que l'emportement et la griserie, parce que patriotiques, priment sur la qualité du jugement et l'élaboration de la pensée.
Bref, l'émotion opère ici comme un casernement mental.
ça se veut grand, c'est petit.
ça se veut éducatif, c'est écrasant.
Finalement, plutôt que de tenter une restitution du contexte, peut-être vaut-il mieux que nos instituteurs disent l'édifiante réalité: "J'obéis aux ordres".
Sa France qui n'a "jamais commis de génocide",
Sa France dont le New York Times signale des dérives vichystes,
Sa France qui va expliquer à la jeunesse africaine qu'elle n'a qu'à se démerder (ce qui pourrait passer pour de l'exigence), mais qui va ensuite baiser les babouches de Khadafi et Bongo, célèbres émancipateurs de cette même jeunesse,
Sa France qui doit, d'un seul homme, obéir-au-chef-démocratiquement-élu,
Sa France dont il a un amour exclusif et qui ne peut, ne serait-ce que pour cela, être LA France,
Sa France c'est juste celle de sarkozy.
(il n'a, on le voit, pas non plus le monopole des anaphores)
Car qui d'autre aurait osé "Je veux dire aux Français qu'ils auront à choisir entre ceux qui aiment la France et ceux qui affichent leur détestation de la France", qui d'autre aurait commis "cette gauche qui n’aime pas la nation" ou encore "cette gauche qui n’aime pas la République" puis logiquement "la france aime la ou quitte la", car quand on est pas d'accord, on est du "parti des voyous".
On en est là. Ce sont ces mots qui sonnent dans les têtes quand sarkozy croit jouer les rassembleurs à bon compte en brandissant la lettre de Guy Moquet. En l'instrumentalisant, il cherche à mettre tout le monde au garde à vous en se cachant derrière plus grand que lui. Alors oui, caporalisme (au petit pied) est le mot, surtout à entendre certains qui n'ont que le mot "obéir" à la bouche et qui, de manière inquiétante, semblent ignorer que la démocratie ne se résume pas à choisir un chef plénipotentiaire tous les 5 ans.
En réalité, c'est l'impression d'une forme d'immaturité qui se dégage de ces oukases sarkozyennes. Sa manie de vouloir s'identifier aux grandes figures nationales l'en éloigne d'autant plus, mais pourtant il semble convaincu que cette relation pour le moins déraisonnable peut et doit servir de modèle à la jeunesse. Que l'histoire, parce que dramatique et saisissante, doit supplanter l'Histoire, complexe et éclairante. Que l'emportement et la griserie, parce que patriotiques, priment sur la qualité du jugement et l'élaboration de la pensée.
Bref, l'émotion opère ici comme un casernement mental.
ça se veut grand, c'est petit.
ça se veut éducatif, c'est écrasant.
Finalement, plutôt que de tenter une restitution du contexte, peut-être vaut-il mieux que nos instituteurs disent l'édifiante réalité: "J'obéis aux ordres".