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3 novembre 2008 1 03 /11 /novembre /2008 17:15
John McCain n'est pas Georges Bush. Ceux qui ont suivi les primaires républicaines en 2000 s'en souviennent: McCain était parti pour battre Bush, remportant les premiers caucus républicains, avec un positionnement politique nettement plus équilibré que son adversaire, déjà alors perçu comme un pur réactionnaire. Puis Bush actionna le levier financier: le rapport de force en la matière était de 1 pour 40.
McCain est un homme de principes, qui n'aurait pas conduit la guerre en Irak comme l'a fait Bush, contrairement à ce qui est dit. John Kerry a pu le souligner. McCain avait d'ailleurs dénoncé en 2004 la campagne de dénigrement dite des "swift boat veterans for truth" engagée par Bush contre Kerry. Mais McCain, en 2008, ne s'est pas retenu, à son tour, d'actionner la "sale" campagne contre Obama, alors qu'il en avait été lui même victime en 2000 (Bush et son équipe entretenaient des rumeurs sur ses supposées séquelles psychologiques du Vietnam). Il faut croire que ce style de "campagne" est inhérent à l'appareil et aux communicants républicains. Il a aussi choisi un Bush en jupons comme colistière, laissant craindre le pire au cas où il ne terminerait pas un éventuel mandat.
McCain, s'il aurait pu être un "right man in the right place" crédible en 2000, ne peut plus l'être en 2008, trop vieux et avec des réflexes trop conservateurs pour penser suffisament "large" et "long" les mouvements du monde, pour comprendre que l'amérique a plus à gagner à tenter de conduire ce mouvement qu'à le freiner. Mais toutes ces raisons ne seront pas celles qui le feront perdre, les raisons s'appellent George Bush, un porte-poisse décidément, et crise économique: il n'a pas su donner confiance dans ce domaine.

L'impact symbolique de voir que l'homme le plus puissant du monde n'a pas la peau blanche devrait, on peut l'espérer, frapper durablement les esprits de par le globe. Si ce symbole n'apparait pas aussi manipulable que son facheux précédent, Colin Powell...
Espérons un peu plus: en janvier prochain, le futur président des USA pourrait s'adresser non pas aux seuls américains mais aussi au monde, urbi et orbi en quelque sorte. Dans un contexte de crise économique, il pourrait décider de proposer un renouvellement du cadre intellectuel dominant, dire que l'avenir du monde ne doit pas être déterminé ni par une logique de choc des civilisations, ni par la guerre sociale mondiale. Plutôt que de choisir une simple défense des intérêts américains, et de ne s'appuyer que sur les amitiés intéressées, il pourrait tenter de (re)construire un leadership politique.
Et pourquoi pas un leadership fondé sur le retour de la vérité et de la réalité comme base d'action? sur une description lucide de la situation, mais aussi des intérêts particuliers de chaque nation, sur un état des lieux sans faux-semblants, établi de telle sorte qu'il soit communément partagé. Sur un aggiornamento mondial préalable à la négociation d'accords internationaux, visant à traiter les sources de conflits à la racine: Allocation garantie et supervisée des matières premières, de l'eau, voire des ressources financières. Traitement négocié et garanti par l'ONU du conflit israelo-palestinien.
Désescalade négociée et coordonnée de la consommation d'énergie non-renouvelable. Et pourquoi pas une véritable organisation mondiale du travail, capable de tarifer l'accès au marché mondial en fonction du rapport entre le revenu du travail et celui du capital dans le PIB?
Bon, ce pronostic "par nécessité" laissera peut-être sceptique, mais un peu d'auto-encouragement ne peut que faire du bien au moral (oui je sais, Obama n'est pas le messie).

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PS: l'illustration, sonore ainsi que visuelle, est tirée du film "Queimada", du cinéaste italien Gillo Pontecorvo, engagé à gauche. C'est le film qui, dans son genre, est le plus marquant que je connaisse, fort et ambigu, complexe et passionné, saisissant et intelligent, puissamment soutenu par la musique d'Ennio Morricone et le jeu des acteurs. Et éclairant sur la dimension tragique du pouvoir et de la lutte pour celui-ci, et donc sur l'actualité qui nous occupe.
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commentaires

S
Le président des USA donnant au monde entier sa bénédiction URBI & ORBI ? Vous êtes devenu complètement cinglé, non ? Orwell, au secours ...
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M
quand j'écoute la bande son de Morricone en pensant à cette élection, je me mettrais presque à y croire, à ce que j'écris. évidemment, comme dans le film "queimada", les choses risquent d'être plus prosaiques et Obama ne fera probablement rien qui affecte en quoi que ce soit l'américain moyen
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Q
il faut souahiter en effet que si obama gagne il ait intelligence et l'humilité de reconnaitre tout l'espoir qui est placé en lui.
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M
QI QI: le cri de ralliement des cervelles de moineau
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P
c'est agréable de lire ça, on se sent plus intelligent. Et on se dit que les socialistes et la politique, ça fait deux pour encore un moment. J'ai lu aussi ton mot sur Utopia. T'as essayé de faire évaluer ton QI ?
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