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27 avril 2009 1 27 /04 /avril /2009 19:14
L'occidentalisme connut un buzz furtif il y a quelque temps dans la "blogosphère". Ce fut l'occasion de faire partager mon avis chez Nicolas: "ils prétendent défendre les "valeurs occidentales", mais parmi les "valeurs" qui ont émergé en occident, on trouve l'universalisme du siècle des lumières. -> défendre l'occidentalisme, c'est renier l'universalisme, et donc renier l'héritage occidental."

Comme l'affaire a fait un pschitt aussi piteux que sa naissance fut trompettante, cette objection ne fut pas développée plus avant, et tant mieux parce que Hubert Védrine a fait ça très bien, dans libé, sous ce titre:

«L’Occident doit redevenir plus universel, moins occidentaliste»

On peut y lire notamment ceci:

"Je suis moi-même le contraire d’un relativiste. La difficulté sur laquelle j’attire l’attention est autre : c’est celle des limites du prosélytisme droits-de-l’hommiste par le même Occident qui a colonisé le monde pendant plus de trois siècles - ce que nous sommes les seuls à avoir oublié. Quelle est sa légitimité pour imposer ses conceptions à cet autre monde qui émerge, même s’il prétend parler au nom de la «communauté» internationale ? Si l’on constate que nos valeurs occidentales universelles ne sont pas universellement considérées comme universelles, il faut alors s’y prendre autrement."



C'est tout le paradoxe: on voit ici ou là l'idée selon laquelle l'occident ne devrait pas être seul à avoir des complexes par rapport à la revendication de son identité, revendication par ailleurs faite avec véhémence et en opposition aux autres identités, aux "autres civilisations". Sauf que justement, la singularité occidentale est de construire ses valeurs sur l'universalisme. C'est-à-dire, entre autres, sur la raison plus que sur la religion. Militer pour l'occidentalisme, c'est en réalité renoncer à l'universalisme et à la raison comme valeur essentielle. Ce n'est donc pas un hasard si l'occidentalisme militant se réfère par réflexe aux religions censées en être à l'origine, le judéo-christianisme...
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12 mars 2009 4 12 /03 /mars /2009 17:53
Les bourgades françaises ont été gâtées par sarko... en matière de déploiement policier, mais les autorités mexicaines étaient décidées à se mettre au niveau à l'occasion du passage du président français.





Ce fut l'occasion de constater que l'objet médiatique du jour était une certaine "Florence", un sujet de haute importance sans doute, en tous cas de nature assez consensuelle en France, qui se place sur le terrain international, et donc parfait pour faire diversion.
Sauf que RTL parle d'hébergement chez un milliardaire narcotrafiquant! décidément... errare humanum est, persevare diabolicum



A part ça les mexicains ne sont pas tout à fait muets:


"Los trabadores no causamos la crisis economica del paìs"
"Exigimos 17.2% de aumento salarial!"
"El subsidio electrico que sea para el pueblo y no para los ricos"


"Revocaciòn del mandato por inepto!"
"Al presidente del desempleo"
"espurio Calderon"

"inepto", "presidente del desempleo"... c'est que sarko aurait pu le prendre pour lui, ici aussi il faut éloigner les porteurs de pancarte!
sarko/Calderon: qui se ressemble s'assemble...


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16 janvier 2009 5 16 /01 /janvier /2009 18:51
"Etreinte fatale": on trouve l'expression chez wikipedia pour traduire deadlock*. Elle convient assez à la situation tant elle traduit l'imbrication territoriale, historique, voire religieuse, au proche-orient. Sur ce sujet plus que d'autres, les discussions conduisent chacun à avancer des arguments qui s'empilent en une accumulation de points de discorde pour reproduire le plus souvent le processus de guerre à l'oeuvre depuis 50 ans entre israeliens et palestiniens.

Néanmoins on sent bien au long des discussions avec les uns et les autres que le processus entraine à avancer des arguments auxquels on peut à la réfexion renoncer, au moins dans un premier temps. Certes, il s'agit souvent dans ces cas d'aspects périphériques, mais la complexité est tellement grande que, peut-être, c'est en introduisant de minuscules degrés de liberté dans les têtes partout où c'est possible, y compris en France, que l'on peut progressivement dénouer l'étreinte si puissament enserrée sur ce petit bout de terre... ceinte.



On osera quelques exemples, bien que le niveau de détail et de précautions forcément insuffisants rendent la chose assez périlleuse:



"Etat Juif" et exception historique à la laïcité

Pour un esprit laïc français, le caractère juif de l'Etat d'Israel est difficile à appréhender, et est souvent à l'origine d'une défiance de principe. Mais ce point de blocage pourrait être levé dans ces esprit s'il était remis dans sa dimension historique:
D'une part, la Shoah singularise malgré tout, historiquement, les juifs, et fonde largement le principe d'un Etat juif. Cette singularité forme une exception du point de vue laïc, et celui-ci doit l'accepter s'il n'est pas dogmatique.
D'autre part, ce caractère n'est pas une donnée pour l'éternité: il fait débat, même minoritairement, en Israel. La laicité en israel peut très bien progresser, mais sera plus une conséquence de l'évolution géopolitique qu'un facteur de cette évolution. En particulier, on peut imaginer qu'avec l'émergence d'un Etat palestinien viable, vivable, et pourquoi pas prospère, la donnée démographique et confessionnelle implicite à cette question (la question de la "majorité juive" et d'une minorité musulmane croissante) pourrait bien se redistribuer sur deux Etats et détendre les crispations.



La démocratie tolérante et moderne contre les fachos intégristes archaiques

On reconnait légitimement en Israel une société démocratique et tolérante, de progrès. Mais réduire le problème à "démocrates contre fachos", et utiliser l'effet rhétorique consistant à identifier le contradicteur pro-palestinien à un soutien du Hamas et toujours se limiter au thème du terrorisme, c'est s'inscrire dans le processus de blocage. C'est aussi endosser la thèse du choc des civilisations.

Cette réduction est par nature aveugle à la complexité, elle est aussi contestable dans son argument:
- On accuse le hamas de jouer sur la martyrologie, mais l'inspiration initiale est-elle authentiquement islamique? Les chrétiens n'ont ils pas été les premiers à systématiser le martyr volontaire, ainsi que l'iconographie idoine? On voit que l'islam n'a pas le privilège de l'instrumentalisation politique du martyr...
- On se fourvoie aussi en décontextualisant et déshistoricisant certaines références, notamment dans les écrits de l'Islam. Si on suit la logique qui inspire certains contempteurs islamophobes, ne devons-nous pas, nous français, nous rappeler que nous sommes aussi le peuple qui braille à chaque occasion "qu'un sang impur abreuve nos sillons"? On aura raison de rappeler nos références historiques, mais il faut aussi le faire pour celles des autres.

Enfin, il serait bon que nous français fassions preuve de quelque pudeur. Notre passé colonial ne parle pas pour nous, et nous avons dans notre histoire une guerre d'Algérie qui par certains aspects montre que la soi-disante "lutte contre les terroristes" (même si ces terroristes ont existé) mène rapidement au terrorisme d'Etat.

Quant à l'efficacité de la posture, on a jamais vu que ce type d'alternative, dans la lignée du "pour ou contre le FLN" ou du "pour ou contre Saddam Hussein", fut si fertile en scénarios de sortie de crise.

Donc oui à la prise en compte de la dimension fanatique de certains acteurs, non à la réduction à ce seul aspect, qui ne peut non plus servir de caution au bellicisme.



Prison à ciel ouvert et exigences non-exigibles

A la légitimité du Hamas comme parti désigné par les urnes, certains** objectent la "misère et l'illetrisme" qui ont présidé au scrutin, pour le contester. Le contresens est flagrant. Tous ceux qui ont mis les pieds à Gaza, même bien avant le conflit ouvert actuel, ont décrit ce territoire comme une prison à ciel ouvert. Or, une prison n'est pas l'école de la paix mais de la violence. Les doctrinaires néoconservateurs se refusent à voir les faits, tant dans les conséquences de leurs politiques intérieure qu'extérieure: ils produisent ce qu'ils prétendent combattre.
Cette idéologie doit être radicalement combattue sans pour autant nier l'objet qu'elle prétend traiter: l'insécurité, le terrorisme. Il faut constater le terrorisme, et les terroristes, sans en admettre le caractère immuable, implicite dans la pensée néoconservatrice: il faut au contraire poser son évolution comme objectif, et la prise de contact progressive comme méthode. L'OLP en a fait la preuve et Rabin l'a théorisé: combattre le terrorisme comme s'il n'y avait pas de négociations, et négocier comme s'il n'y avait pas de terrorisme.
Il y a donc quelque obscénité à s'étonner de l'émergence de "foyers de guerre et d'intégrisme"** quand toutes les conditions ont été créées pour. C'est donc aussi ces conditions d'émergence qu'il faut traiter: lutter contre la "misère et l'illetrisme" plutôt que contre ses conséquences.
Il y a aussi quelque obscénité à avancer sur le terrain des mauvaises surprises électorales quand le fait d'être président élu n'aura guère valu à Arafat tellement plus de considération que le Hamas. On voit que l'idéal démocratique est desservi quand cet idéal est posé en préalable: ce préalable implicite des prétendus amis de la démocratie interdit en réalité la mutation démocratique.

Mais on dit que des contacts, même indirects, ont eu lieu entre émissaires israeliens et du Hamas, avant les combats: peut-être y a-t-il dans chaque camp des bonnes volontés minoritaires qui pourraient dans l'avenir se poser en alternative aux belligérants actuels.



Compassion et réflexion, le tort de donner raison aux faibles et le refus de la donnée sociale


L'image de la misère et des massacres gêne. Pour accréditer l'idée d'une pensée vraiment sereine et distanciée, on évoque donc la nécessaire compassion, mais pour mieux relativiser le drame et adopter la position "courageuse" selon laquelle le mal est nécessaire. Il y a une part de vérité dans la posture, tant les images de la guerre saisissent et conduisent parfois à ne plus y voir clair. Mais soupeser le vocabulaire  de l'horreur tout en se plaçant tranquillement en spectateur est un exercice un peu malvenu. C'est la difficulté et le paradoxe à gérer: vouloir la paix tout en ne minimisant pas la guerre, sachant que la simple description du massacre peut inciter à la haine, mais que l'omission du drame incite tout aussi bien à la haine.
Cette guerre prépare donc évidemment la prochaine, elle est inutile.
Si un cessez-le-feu intervient, la seule chance de sortir du processus de guerre est de donner la priorité à l'aide civile, en proportion égale à l'effort militaire. Cette leçon n'a été retenue ni en Palestine, ni en Irak, ni en Afghanistan. C'est pourtant un peu celle que les occidentaux devraient connaitre le mieux, ayant expérimenté les conséquences politiques du comportement vexatoire des "vainqueurs" d'après 14-18, qui a largement préparé la seconde guerre (on rappelle d'ailleurs à l'occasion de la crise financière actuelle que le poids des "réparations" a aggravé en Allemagne la crise des années 30), puis connu les effets des plans d'aide à l'Allemagne et au Japon après 45, qui ont au contraire préparé la paix.
Ce n'est pas faire deux poids deux mesures que de dire qu'Israel a plus de responsabilités en tant que puissance archi-dominante dans la région. Ce devrait être son rôle que de soutenir, voire porter pleinement un plan de reconstruction, des écoles, des hopitaux, plutôt que des colonies.

Parmi les exemples de l'aveuglement dans la relativisation, contre-productive, du drame,  on trouve le pauvre BHL: "Et quant au fameux blocus intégral, enfin, imposé à un peuple affamé, manquant de tout et précipité dans une crise humanitaire sans précédent (sic), ce n’est, là non plus, factuellement pas exact : les convois humanitaires n’ont jamais cessé de passer, jusqu’au début de l’offensive terrestre, au point de passage Kerem Shalom ; pour la seule journée du 2 janvier, ce sont 90 camions de vivres et de médicaments qui ont pu, selon le New York Times , entrer dans le territoire"
Bernard devrait s'aviser que si cette aide existe effectivement, elle n'est qu'une aide de subsistance, consistant à livrer le fioul nécessaire au maintien de la production électrique, le gaz, et moins que le nécessaire en vivres et médicaments: elle n'a aucunement interdit la "misère" justement admise par Val mais pour fonder un mauvais raisonnement**.



Aux outrances consubstancielles de la guerre, des outrances de vocabulaire inutiles

La guerre n'est pas propre, mais les militaires israeliens ne sont pas des criminels.
D'un côté, on nous explique que l'on fait preuve de "retenue", on relaie la communication de Tsahal, qui se perdrait en précautions à chaque coup de feu ou bombe larguée, on "apprend" qu'on téléphone aux civils d'un quartier avant son bombardement, qu'on localise précisément chaque cible avec des moyens techniques admirables. Certes, une guerre "sale" et aveugle à la Saddam Hussein ferait encore plus de morts, mais la guerre propre n'existe pas, la propagande militaire est illusion, et on a jamais vu des armées d'enfants de choeur, ni une milice choisir de l'affronter dans la plaine et en rang serrés alors qu'elle se bat chez elle.
De l'autre côté, on parle de génocide voire de nazisme. Tsahal est une armée certes, mais suffisament sale comme ça en tant que telle pour ne pas avoir à l'assimiler aux nazis. Il serait utile de se retenir de verser ces mots à la fois faux et trop lourds pour ne pas peser à l'avenir.
En réalité, la responsabilité des morts civiles n'est pas celle des militaires, mais des politiques: les morts de cette guerre sont la conséquence de la décision initiale de son déclenchement, et ce déclenchement est la conséquence de leur indécision quant aux territoires concernés.


Rusticité et incurie politique derrière l'illusion de la retenue et de la modernité militaire


Tout se passe comme si l'excellence militaire de leur pays amenait les responsables politiques israeliens à ne pas assumer pleinement leur responsabilités. Dès lors que la solution militaire est une option dont les pertes pour leur pays sont à peu près garanties comme relativement faibles, ils y ont recours sans réticences excessives. Reste à savoir quelle est la part de l'auto-intoxication dans la prétendue "propreté" de leur armée.
Pendant longtemps, l'objectif non-officiel du "grand israel" inspirait la stratégie, et était une des principales sources de la perpétuation du conflit. Cet objectif a été abandonné de manière assez nette par Barak puis Sharon. Depuis, l'absence de doctrine claire et le flottement politique ont favorisé le pourrissement. Et le Hamas n'a pas peu contribué à rendre le conflit inévitable, à tel point que l'incurie de l'exécutif israelien parait presque seconde.

Les accusations infamantes contre la politique israelienne sont contre-productives, car en réalité elles escamotent ses carences réelles qui, elles, pourraient être entendues et corrigées. Ce qui devrait être stigmatisé n'est pas une ampleur génocidaire attribuée au massacre, ni une intention fallacieusement prêtée de détruire un peuple: ce qui devrait être durement dénoncé est la manière qu'a Israel de prétendre "communiquer" avec un peuple par les bombes, fussent-elles le moins meurtrières possibles.
Plutot que de parler au hamas, Israel "envoie des messages", ces messages étant blocus et bombes: non seulement le principe en lui meme est criminel (sans etre génocidaire), mais aussi cette forme de désinvolture traduit et diffuse l'idée un peu déshumanisée que se font les responsables israeliens du peuple palestinien. Cette impression est assez bien traduite ici par Glucksman, malgré lui, qui ose un "Il n'est pas disproportionné de vouloir survivre", ou par le CRIF qui a cru bon de ne manifester que pour les victimes israéliennes. Si les uns pouvaient essayer d'éviter de mépriser les morts des autres, dans un sens comme dans un autre, cela éviterait d'entretenir la haine.



La neutralité et l'équilibre, en soi, ne garantissent ni la raison ni l'apaisement.


On aura pas eu, ici, le souci de faire un décompte parfaitement à égalité entre les points implicitement adressés aux uns et aux autres. Cette contrainte que s'imposent la plupart de ceux qui n'ont pas pris parti est une gageure, et est en plus inutile. On peut être rangé par les uns dans le camp des autres, soit, mais on n'est pas mieux écouté quand ni les uns ni les autres ne parviennent à vous ranger. C'est que pour parvenir à une parfaite neutralité, la plupart du temps on ne dit rien de significatif. Ne rien dire n'apaise personne, et parler c'est souvent se voir immédiatement pris à partie. Il n'y a pas de posture équitable, et il n'y a pas d'issue à rechercher dans un ajustage de la balance. Et quand bien même on parviendrait par miracle à un strict équilibre des torts et des bons points, on serait à coup sûr à côté de la vérité, qui n'a aucune raison de se situer dans cet équilibre.

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* A deadlock is a situation wherein two or more competing actions are waiting for the other to finish, and thus neither ever does.

** "le Hamas a pris le pouvoir au terme d’élections qu’on s’entête à dire démocratiques, alors que la misère et l’illettrisme ont permis toutes les manipulations. Si, chaque fois qu’Israël se retire de colonies ou de territoires conquis en 1967, des foyers de guerre et d’intégrisme s’installent, comment veut-on que des élections démocratiques portent au pouvoir des gouvernements israéliens qui prônent la continuation des retraits ?" edito de P. Val

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3 novembre 2008 1 03 /11 /novembre /2008 17:15
John McCain n'est pas Georges Bush. Ceux qui ont suivi les primaires républicaines en 2000 s'en souviennent: McCain était parti pour battre Bush, remportant les premiers caucus républicains, avec un positionnement politique nettement plus équilibré que son adversaire, déjà alors perçu comme un pur réactionnaire. Puis Bush actionna le levier financier: le rapport de force en la matière était de 1 pour 40.
McCain est un homme de principes, qui n'aurait pas conduit la guerre en Irak comme l'a fait Bush, contrairement à ce qui est dit. John Kerry a pu le souligner. McCain avait d'ailleurs dénoncé en 2004 la campagne de dénigrement dite des "swift boat veterans for truth" engagée par Bush contre Kerry. Mais McCain, en 2008, ne s'est pas retenu, à son tour, d'actionner la "sale" campagne contre Obama, alors qu'il en avait été lui même victime en 2000 (Bush et son équipe entretenaient des rumeurs sur ses supposées séquelles psychologiques du Vietnam). Il faut croire que ce style de "campagne" est inhérent à l'appareil et aux communicants républicains. Il a aussi choisi un Bush en jupons comme colistière, laissant craindre le pire au cas où il ne terminerait pas un éventuel mandat.
McCain, s'il aurait pu être un "right man in the right place" crédible en 2000, ne peut plus l'être en 2008, trop vieux et avec des réflexes trop conservateurs pour penser suffisament "large" et "long" les mouvements du monde, pour comprendre que l'amérique a plus à gagner à tenter de conduire ce mouvement qu'à le freiner. Mais toutes ces raisons ne seront pas celles qui le feront perdre, les raisons s'appellent George Bush, un porte-poisse décidément, et crise économique: il n'a pas su donner confiance dans ce domaine.

L'impact symbolique de voir que l'homme le plus puissant du monde n'a pas la peau blanche devrait, on peut l'espérer, frapper durablement les esprits de par le globe. Si ce symbole n'apparait pas aussi manipulable que son facheux précédent, Colin Powell...
Espérons un peu plus: en janvier prochain, le futur président des USA pourrait s'adresser non pas aux seuls américains mais aussi au monde, urbi et orbi en quelque sorte. Dans un contexte de crise économique, il pourrait décider de proposer un renouvellement du cadre intellectuel dominant, dire que l'avenir du monde ne doit pas être déterminé ni par une logique de choc des civilisations, ni par la guerre sociale mondiale. Plutôt que de choisir une simple défense des intérêts américains, et de ne s'appuyer que sur les amitiés intéressées, il pourrait tenter de (re)construire un leadership politique.
Et pourquoi pas un leadership fondé sur le retour de la vérité et de la réalité comme base d'action? sur une description lucide de la situation, mais aussi des intérêts particuliers de chaque nation, sur un état des lieux sans faux-semblants, établi de telle sorte qu'il soit communément partagé. Sur un aggiornamento mondial préalable à la négociation d'accords internationaux, visant à traiter les sources de conflits à la racine: Allocation garantie et supervisée des matières premières, de l'eau, voire des ressources financières. Traitement négocié et garanti par l'ONU du conflit israelo-palestinien.
Désescalade négociée et coordonnée de la consommation d'énergie non-renouvelable. Et pourquoi pas une véritable organisation mondiale du travail, capable de tarifer l'accès au marché mondial en fonction du rapport entre le revenu du travail et celui du capital dans le PIB?
Bon, ce pronostic "par nécessité" laissera peut-être sceptique, mais un peu d'auto-encouragement ne peut que faire du bien au moral (oui je sais, Obama n'est pas le messie).

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PS: l'illustration, sonore ainsi que visuelle, est tirée du film "Queimada", du cinéaste italien Gillo Pontecorvo, engagé à gauche. C'est le film qui, dans son genre, est le plus marquant que je connaisse, fort et ambigu, complexe et passionné, saisissant et intelligent, puissamment soutenu par la musique d'Ennio Morricone et le jeu des acteurs. Et éclairant sur la dimension tragique du pouvoir et de la lutte pour celui-ci, et donc sur l'actualité qui nous occupe.
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