"sarko est très fort..." voilà ce qui se murmure d'un air entendu dans le milieu politique, états majors des partis, ministères, palais de la république, suiveurs de la campagne etc. Avec ce mélange de crainte et d'admiration qui peuvent rappeler les cours de récré de notre enfance dominées par quelque caid en herbe. La meute des fauves de la politique, de couleurs diverses, serre donc les rangs à bonne distance de celui qui s'est imposé à elle, chacun perdant de vue sa responsabilité devant ses électeurs. Le problème est bien que ce qui caractérise une meute, c'est la lâcheté des individus qui la composent. Une faiblesse qui parfois se superpose aux petits calculs, ou encore au fait que les actes désintéressés y sont rares. Un manque de pugnacité dû aussi au fait de se côtoyer quotidiennement, et qui induit une certaine proximité, qui érode les antagonismes. Tout cela se sent et les citoyens ont perçu que le boulevard laissé à sarkozy ces cinq dernières années comporte sa part de désertions. Un boulevard qui a laissé des séquelles, dont la moindre n'est pas une prégnance médiatique inédite qui pourrait se prolonger 5 voire 10 ans.
En ce début de campagne, on voit pourtant qu'il suffirait que quelques-uns sortent du bois pour mordre, pour en entrainer beaucoup plus derrière eux.
Ne serait-ce qu'une petite baisse des sondages renverrait sarkozy à sa peur et ses migraines. sarkozy est faible, sa vanité en atteste, qui l'a conduit à réclamer d'être ministre d'état, une petite gloire qui fut demandée et obtenue, déjà, par balladur en 86, on l'apprend dans le livre de Pierre Péan. Les petits esprits se rencontrent. Un roquet, fut-il juché sur un podium, reste un roquet, vis-à-vis duquel les comportements varient selon le tempérament et la culture. Certains, avec un tropisme urbain, admirent le pedigree. D'autres, avec un peu plus de bon sens paysan, rêvent de l'embrocher avec leur fourche-bêche. La solution la plus acceptable et la plus éducative étant de mettre le nez du petit animal dans ses nombreuses déjections, pour lui apprendre à ne pas semer celles-ci partout, et à ne pas aboyer dans tout le quartier de surcroît.
Il n'y a plus qu'à. Mais une autre stratégie, de conciliation, semble cependant envisagée. Est-elle possiblement gagnante? peut-on parier qu'on puisse gagner sans porter des coups, de ceux qui font mal? on pourrait comprendre les réticences car c'est un peu dégradant, pour boxer il faut y mettre les mains. Pas de souci! Chirac a donné l'astuce: "sarkozy, il faut l'écraser du pied gauche, ça porte bonheur".
Oui, décidément, cette campagne ne pourra pas se faire sans avoir dit, publiquement et efficacement, son fait au petit nicolas. C'est ce que le peuple de gauche, exaspéré voire enragé, attend de ses leaders. Si ceux-ci ne prennent pas leurs responsabilités, et si celui-ci accède au pouvoir, une fois de plus sans que les choses soient dites, la trahison ne sera pas pardonnée.
PS1: dans cet esprit, les bons points de cette semaine sont donnés à François Hollande (part1, part2, part3), Michel Onfray sur son tout nouveau blog, et à l'appel "vaincre sarkozy".
PS2: 2-3 choses sur le travail et sarkozy, par Lionel Jospin le 8 février, tel qu'en lui-même sur RTL, ou sur son blog
PS3: le mauvais point est attribué à Robien, qui après s'être fait humilier par le leader minimo il y a seulement 10 jours, est allé à la soupe la queue entre les jambes.