18 octobre 2007
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Un quart des Allemands trouvent des bons côtés au nazisme LEMONDE.FR | 18.10.07©
"Bons cotés".
Y a-t-il de "bons côtés" à être con? Ben oui, ça fatigue moins les neurones.
C'est apparemment ce que se sont dits les auteurs du sondage en question. Le vrai sujet, dans cette affaire, est:
Est-ce consciemment, ou pas, qu'ils pervertissent le débat public?
Incompétents? ou malhonnêtes? comme dirait l'autre
Il faudra malheureusement conclure que le sarkozysme a fait des émules outre-rhin, ce qui est assez alarmant.
La démocratie crève de la dégénerescence du secteur de l'information. Entre autres maux, l'imprécision, les demi-vérités, les omissions, la confusion, dont relève l'exemple ci-dessus signent l'incurie des professionnels des médias. En effet, à la question "y a-t-il des bons cotés à...", le gars un peu objectif et pas trop calculateur répond immanquablement par l'affirmative. Mais ce n'est pas la réponse qui est mauvaise, c'est la question. La bonne question, ce serait "les autoroutes construites par le IIIe reich sauvent-elles le nazisme de l'infâmie?". Sauf que faute de cette exigence intellectuelle minimale, on parvient à renazifier un peuple qui ne le mérite pas.
Il y a quelques années, Jean-Pierre Chevènement s'était pareillement fait avoir.
Le Monde avait titré son interview par un extrait: "L'Allemagne n'est pas guérie du déraillement qu'a été le nazisme dans son histoire". A ce niveau de tromperie, il faut conclure à un acte malintentionné, visant à faire dire au "Che" le contraire de ce qu'il voulait dire, à savoir que l'Allemagne, par souci d'exorciser sa propre histoire, nourrissait une méfiance excessive à l'égard du concept de nation.
On peut ne pas être d'accord, mais quand on est journaliste, on se doit de rendre compte loyalement des propos tenus. "Le Monde", qui a ses têtes de turcs, est coutumier de ces flagrants délits de désinformation, comme on a pu le voir la semaine dernière avec là encore un véritable contresens (L'Etat, "mis en cause" et déclaré "irréprochable" tout à la fois). C'est dommage car c'est par ailleurs un plutôt bon journal. Et évidemment il s'en faut de beaucoup que "Le Monde" soit le seul média défaillant.
L'affaire évoque bien sûr aussi celle dite des "aspects positifs de la colonisation".
"Précision!", disions-nous, donc reprenons le texte après l'amendement Vanneste: "les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord".
Là encore, cas d'école. La droite a rapidement substitué, quand on l'interrogeait, les termes "rôle positif" par "aspects positifs", suivie en cela par une presse plus maniable que jamais. De telle sorte que l'on vit des "interviewers" interpeller la gauche sur le thème "niez-vous l'existence d'aspects positifs?", ce qui pervertit assez remarquablement le débat public. Débat qu'on ne refera pas mais dont on observera qu'à l'instar de bien d'autres, et de plus en plus fréquemment, il a rapidement dérivé vers un simulacre indigne ou seuls surnagent ceux dont la malhonnêteté intellectuelle fait office de talent. Le contexte médiatique aidant, l'issue dialectique est rapidement perdue de vue au profit du "spin" des communicants.
La gauche ferait bien de réfléchir à cette arme de manipulation massive que constitue la dégradation de l'information, la médiocrité plus ou moins volontaire d'une expression publique consistant à ramener le débat à un niveau qui ne permet plus d'en sortir par le haut. La résolution de ce piège tactique est indispensable dans la bataille culturelle qui doit être menée.
Prenons un dernier exemple qui pourrait resservir très prochainement:
En 2004, lors des élections présidentielles américaines, John Kerry a été mis sur la défensive, c'est un comble, sur la question de la guerre en Irak. Il avait pourtant une position cohérente -et à vrai dire la plus juste-, et il l'avait défendue dès le vote du congrès qui avait ouvert la voie à la guerre en 2003.
Cette position était celle-ci: j'ai voté pour donner l'autorité au président des Etats-Unis de déclarer la guerre, ce qui n'exonère pas ce dernier de son exclusive responsabilité dans la manière de l'éviter, et surtout de la conduire le cas échéant.
C'est la position qu'il a répété pendant la campagne, mais qui n'a jamais pu être reçue par une opinion américaine saoulée par l'injonction "pour ou contre la guerre".
Prenons-en de la graine, car nous pourrions être conduits jusqu'à une situation similaire dans un avenir proche.
On aura noté que cet article ne parle pas de Cecilia. On en a suffisament parlé ici, et on a d'ailleurs mentionné un article qui, pour les lecteurs attentifs, contenait déjà l'info publiée moins discrètement par ce même site suisse 10 jours plus tard.
Toujours est-il que l'agitation des journalistes autour de cette séparation a coincidé avec le dépôt par Villepin des éléments décisifs qu'il annonçait depuis si longtemps, à propos de clearstream.
Y a-t-il de "bons côtés" à être con? Ben oui, ça fatigue moins les neurones.
C'est apparemment ce que se sont dits les auteurs du sondage en question. Le vrai sujet, dans cette affaire, est:
Est-ce consciemment, ou pas, qu'ils pervertissent le débat public?
Incompétents? ou malhonnêtes? comme dirait l'autre
Il faudra malheureusement conclure que le sarkozysme a fait des émules outre-rhin, ce qui est assez alarmant.
La démocratie crève de la dégénerescence du secteur de l'information. Entre autres maux, l'imprécision, les demi-vérités, les omissions, la confusion, dont relève l'exemple ci-dessus signent l'incurie des professionnels des médias. En effet, à la question "y a-t-il des bons cotés à...", le gars un peu objectif et pas trop calculateur répond immanquablement par l'affirmative. Mais ce n'est pas la réponse qui est mauvaise, c'est la question. La bonne question, ce serait "les autoroutes construites par le IIIe reich sauvent-elles le nazisme de l'infâmie?". Sauf que faute de cette exigence intellectuelle minimale, on parvient à renazifier un peuple qui ne le mérite pas.
Il y a quelques années, Jean-Pierre Chevènement s'était pareillement fait avoir.
Le Monde avait titré son interview par un extrait: "L'Allemagne n'est pas guérie du déraillement qu'a été le nazisme dans son histoire". A ce niveau de tromperie, il faut conclure à un acte malintentionné, visant à faire dire au "Che" le contraire de ce qu'il voulait dire, à savoir que l'Allemagne, par souci d'exorciser sa propre histoire, nourrissait une méfiance excessive à l'égard du concept de nation.
On peut ne pas être d'accord, mais quand on est journaliste, on se doit de rendre compte loyalement des propos tenus. "Le Monde", qui a ses têtes de turcs, est coutumier de ces flagrants délits de désinformation, comme on a pu le voir la semaine dernière avec là encore un véritable contresens (L'Etat, "mis en cause" et déclaré "irréprochable" tout à la fois). C'est dommage car c'est par ailleurs un plutôt bon journal. Et évidemment il s'en faut de beaucoup que "Le Monde" soit le seul média défaillant.
L'affaire évoque bien sûr aussi celle dite des "aspects positifs de la colonisation".
"Précision!", disions-nous, donc reprenons le texte après l'amendement Vanneste: "les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord".
Là encore, cas d'école. La droite a rapidement substitué, quand on l'interrogeait, les termes "rôle positif" par "aspects positifs", suivie en cela par une presse plus maniable que jamais. De telle sorte que l'on vit des "interviewers" interpeller la gauche sur le thème "niez-vous l'existence d'aspects positifs?", ce qui pervertit assez remarquablement le débat public. Débat qu'on ne refera pas mais dont on observera qu'à l'instar de bien d'autres, et de plus en plus fréquemment, il a rapidement dérivé vers un simulacre indigne ou seuls surnagent ceux dont la malhonnêteté intellectuelle fait office de talent. Le contexte médiatique aidant, l'issue dialectique est rapidement perdue de vue au profit du "spin" des communicants.
La gauche ferait bien de réfléchir à cette arme de manipulation massive que constitue la dégradation de l'information, la médiocrité plus ou moins volontaire d'une expression publique consistant à ramener le débat à un niveau qui ne permet plus d'en sortir par le haut. La résolution de ce piège tactique est indispensable dans la bataille culturelle qui doit être menée.
Prenons un dernier exemple qui pourrait resservir très prochainement:
En 2004, lors des élections présidentielles américaines, John Kerry a été mis sur la défensive, c'est un comble, sur la question de la guerre en Irak. Il avait pourtant une position cohérente -et à vrai dire la plus juste-, et il l'avait défendue dès le vote du congrès qui avait ouvert la voie à la guerre en 2003.
Cette position était celle-ci: j'ai voté pour donner l'autorité au président des Etats-Unis de déclarer la guerre, ce qui n'exonère pas ce dernier de son exclusive responsabilité dans la manière de l'éviter, et surtout de la conduire le cas échéant.
C'est la position qu'il a répété pendant la campagne, mais qui n'a jamais pu être reçue par une opinion américaine saoulée par l'injonction "pour ou contre la guerre".
Prenons-en de la graine, car nous pourrions être conduits jusqu'à une situation similaire dans un avenir proche.
On aura noté que cet article ne parle pas de Cecilia. On en a suffisament parlé ici, et on a d'ailleurs mentionné un article qui, pour les lecteurs attentifs, contenait déjà l'info publiée moins discrètement par ce même site suisse 10 jours plus tard.
Toujours est-il que l'agitation des journalistes autour de cette séparation a coincidé avec le dépôt par Villepin des éléments décisifs qu'il annonçait depuis si longtemps, à propos de clearstream.