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16 mars 2007 5 16 /03 /mars /2007 20:58

La tartuferie de certains commentateurs est désarmante. On a déjà vu que plus le boniment est rustique, plus ils y trouvent du bon sens. Dans le même genre, plus un vocable est creux ou ambigu, moins ils en questionnent le sens. Il en est ainsi de la discrimination positive, trimbalée partout depuis 3 ans sans que jamais personne ne signale qu'à défaut de clarification, tout ce qui pouvait se dire à ce sujet revenait à faire du vent. Cela a semble-t-il beaucoup amusé sarkozy, qui n'aime rien tant que de polluer le débat public.

De quoi s'agit-il? évidemment de savoir si nous parlons de critères ethnico-religieux ou pas, puisque le reste ne fait pas débat. En réalité, à propos de discrimination positive, soit ça existe déjà et il faut l'intensifier, soit ça n'existe pas et il faut que ça continue à ne pas exister. Soit on discrimine selon des critères territoriaux ou socio-économiques, soit on ne discrimine pas.

Qu'a fait sarkozy? tout ce qu'il était possible de faire pour pervertir le débat tout en en tirant bénéfice auprès des "communautés" ciblées.
Il a d'abord annoncé la nomination d'un "préfet musulman", laissant entendre un critère religieux donc, de manière à poursuivre une opération séduction envers l'islam. Celle-ci avait en effet déjà été entamée en permettant à l'UOIF d'être surreprésenté au CFCM (Une sorte de discrimination positive intra-confessionnelle, favorisant les ultras contre les modérés). Ce n'était pas le premier préfet qui se trouvait être de confession musulmane, mais c'était le début d'une sorte de fidélisation de clientèle.
L'UOIF (frères musulmans plutôt intégristes) aura été particulièrement bien traitée par sarkozy, qui préfèrera donc logiquement stigmatiser l'intégrisme... laïque!

Par la suite il a fait comme d'habitude: agiter le vocable et jouer au bonneteau avec sa définition. On a même entendu la version "donner plus à ceux qui ont moins". Très amusant, sarkozy pris en flagrant délit d'égalitarisme, qu'il vilipende aujourd'hui.
En passant, on notera que Nico 1er a l'art d'identifier les grands problèmes de notre époque: l'égalitarisme, l'intégrisme laïque...

L'égalité et l'impiété nous étouffent, au secours!

Enfin, le virage pris à fond la caisse avant la ligne droite:
* 1er credo, en octobre, dans Le Parisien: "J'aimerais qu'on me dise pourquoi il serait normal de faire de la discrimination positive pour les femmes ou les handicapés, et pourquoi ce serait anormal pour les compatriotes de couleur". Donc, pourquoi pas, un peu de biométrie pour mesurer la couleur des gens.
* Trois mois plus tard, lors du "sacre", c'est le contraire: "Je refuse le communautarisme qui réduit l'homme à sa seule identité visible".
Exit donc le critère de religion et le critère de couleur évoqués précédemment.

Tout ça pour ça: intoxiquer le débat, parasiter la question pourtant essentielle des discriminations, les vraies, pour déboucher sur zéro résultat concret en 5 ans si ce n'est d'avoir accru la confusion dans les esprits. Bref, l'archétype du sarkozysme.

On en arrive parfois à se demander si cela est vraiment volontaire. Il y a une sorte de sincérité dans ces agitations désordonnées de verroteries politiques. Il y a comme un naturel dans la falsification. Sarkozy est-il vraiment intelligent, ou est-il ce qu'on appelle un fast-thinker, adepte de l'attrape-tout conceptuel? Si c'était le cas, il faudrait alors parler, de par la nocivité récurrente de son influence, de nefast-thinking...

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7 mars 2007 3 07 /03 /mars /2007 23:11

Anaphores? Oui, cette figure de style qui se veut lyrique et qui consiste à répéter les mêmes mots au début de phrases consécutives. C'est la signature stylistique de la "plume" de sarkozy. Il peut en commettre d'assez lourdes. Cela semble anodin, mais c'est là que réside le "changement".

"J'ai changé" avait-il dit, et on était trop rapidement passé là-dessus, pour une raison simple: la question de savoir s'il avait changé, lui, n'était qu'une question de degré de crédulité, ou plutôt, cette question avait peu de sens puisque la seule conviction de sarkozy, c'est sarkozy. En réalité ce qui a changé, et ce n'est pas de petite importance, c'est le "sarko show". Fini le cirque médiatique du camé des caméras, s'agitant en toute occasion et à tout propos. Place aux discours fleuve pseudo-républicains pondus au kilomètre par Guaino, que Chevènement n'aurait pas renié, voire que le Che aurait tout juste osé commettre même aux plus grandes heures de la campagne référendaire. Anaphores nonistes disions-nous:

" Nous devons être capables de proposer aux peuples européens une Europe dotée d’un gouvernement économique qui défende les intérêts des Européens, qui ait son mot à dire sur la politique monétaire et sur la politique de change.
Nous devons être capables de proposer aux peuples européens une Europe où la politique monétaire ait aussi pour objectifs la croissance et l’emploi et pas seulement l’inflation.
Nous devons être capables de leur proposer une Europe qui se donne les moyens de se protéger contre les abus de ses concurrents et contre les dumpings asiatiques, et, qui exige en toutes circonstances la réciprocité.
Nous devons être capables de leur proposer une Europe où la commande publique puisse être utilisée pour soutenir les PME et les industries naissantes.
Nous devons être capables de leur proposer une Europe qui protège ses activités stratégiques contre les prédateurs.
Nous devons être capables de leur proposer une Europe où le droit de la concurrence n’empêche pas l’émergence de champions européens de dimension mondiale.
Nous devons être capables de leur proposer une Europe où un rapprochement européen d’entreprises ne puisse pas être interdit parce qu’il est présumé pouvoir engendrer un abus de position dominante.
Nous devons être capables de leur proposer une Europe où les dogmes de la concurrence n’interdisent pas les politiques industrielles. "

Fabius? Emmanuelli? Non, c'est le bonimenteur à la petite semaine, cornaqué par son âme damnée. Guaino, dont le hobby semble être de faire élire des présidents de droite avec des discours de gauche. On conçoit qu'il en tire une sorte de fierté, car l'affaire n'est pas petite, mais reste à savoir s'il rend service à la Politique ce faisant. Car non seulement le chef de l'UMP n'a pas été capable de ce qu'il promet, mais lui ainsi que toute son équipe potentielle ont soutenu le contraire, ne sont pas décidés à changer d'avis, et donc sont encore moins capables d'en faire changer les partenaires européens.

Le petit nicolas s'énivre de cette nouvelle prose. Il faut dire que la gauche républicaine antilibérale, c'est un alcool fort pour cet abstinent, qui explique par ailleurs qu'il ne faut pas se défausser sur l'Europe, qu'il faut jouer la concurrence fiscale en baissant les impôts, que l'état actionnaire n'a pas à s'ingérer dans Airbus, que privatiser l'énergie est une bonne stratégie, et que bien sûr il faut baisser les prélèvements en particulier pour faire revenir les golden boys frenchies de La City à Londres.

L'ex-junkie en manque d'apparition TV, gesticulant en avant-plan du moindre faits divers de JT, s'est donc reconverti dans une frénésie nouvelle. Il se saoule de discours récupérés dans tout l'éventail politique, dans une campagne à la PAC-MAN gobant les dragées dans un labyrinthe, quitte à ce que la trajectoire soit illisible et désordonnée. Cela était annoncé dans son discours de "sacre":

"Je demande à mes amis qui m’ont accompagné jusqu’ici de me laisser libre, libre d’aller vers les autres, vers celui qui n’a jamais été mon ami, qui n’a jamais appartenu à notre camp, à notre famille politique qui parfois nous a combattu.
Je demande à vous tous de comprendre que je ne serai pas que le candidat de l’UMP, qu’au moment même où vous m’avez choisi je dois me tourner vers tous les Français, quels que soient leur parcours, qu’ils soient de droite ou de gauche, de métropole ou d’Outre Mer, qu’ils vivent en France ou à l’étranger, que la France les ait ou non déçu pourvu qu’il l’aiment."

En clair: Je vais dire tout et n'importe quoi pour être élu, rendez-vous après les élections.

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PS1: A propos du discours cité plus haut, voir l'exégèse de Jean Quatremer, "le coming out eurosceptique de sarkozy", ou encore "l'européen passéiste", par Thomas Lefebvre.

PS2: A propos d'Airbus, nico 1er a déclaré "Je ne considère pas que les Etats soient les actionnaires industriels les plus avisés". Quand on connaît la génèse de l'avionneur européen c'est amusant, mais voir à ce propos Lionel Jospin et Dominique Strauss-Kahn dans Le Monde.

PS3: Vraiment c'est très amusant de compter les anaphores chez sarko, c'en est plein à craquer. Et si on enlève ces petits gimmicks, ça devient très convenu, à quelques aberrations après.

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26 février 2007 1 26 /02 /février /2007 21:54

Selon le canard enchainé, sarkozy aurait dit à Chirac qu'il quitterait Beauvau quand celui-ci se serait prononcé, soit au plus tard fin mars, puisque la date limite de dépot des signatures, et donc la "cloture des inscriptions", est le 23 mars.

Cette assiduité -toute théorique- n'intrigue pas grand monde si ce n'est outre-manche.

Osons donc une hypothèse: tout se passe comme si nicolas "tenait" Chirac, avec des affaires le concernant, par exemple dans les petits papiers des RG. Depuis clearstream, on sait que l'important n'est pas que ces affaires soient fondées ou pas.

L'important, c'est qu'il est plausible que ce soit la raison des ajournements récurrents, de sa démission pour sarkozy, et de sa prise de position pour Chirac. Lequel espère peut-être qu'un évènement qui contraigne suffisament tôt sarkozy à quitter son ministère lui permette de tenter une ultime manoeuvre avant la date fatidique.

En somme, Sarkozy tiendrait son ministère pour se protéger... d'une candidature Chirac.

Politique-fiction dira-t-on. Souvent la réalité la dépasse.

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PS1: Le canard rapporte une activité débordante des services du ministère de l'intérieur (RG, préfets), pour tâter le terrain en banlieue et dans l'opinion. Une litanie de petites dérives à apprécier en fonction des discours sur la république "irréprochable".

PS2: Sarkozy n'a guère fait mieux que Ségolène sur RMC à propos des sous-marins.

PS3: je vais aller voir ce qui se passe à la république des blogs Mercredi 28 février 2007, à partir de 19 heures au café le pavillon Baltard 9 rue Coquillère.

République des Blogs - 7ème édition

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20 février 2007 2 20 /02 /février /2007 23:00

La présentation de ce blog, colonne gauche, s'est un peu complétée par une présentation bis, car un internaute signalait le peu d'informations*. Ce post fait d'ailleurs suite à la visite de son blog. Quoique l'auteur semble sympathique, difficile de s'abstenir de quelques remarques. Par exemple, comment soutenir que l'exercice d'autocélébration visible ici  constitue un "programme" comme c'est annoncé? avec en plus ce gag d'introduction: "mister president: ce qu'il propose avant, pour le faire après". On ne pourrait mieux démontrer que son projet, c'est lui: vu la vacuité programmatique de ce viatique ump, il faut vraiment être accroc aux tautologies à la sauce chirac pour prétendre s'en rassasier avec l'espoir d'être cru. Entendons-nous: chacun a bien saisi les penchants idéologiques sarkoziens à la lumière de son passé, et on comprend bien qu'il faille jouer du violon, mais ne nous épuisons pas pour autant en duperies excessives.

Attardons-nous aussi sur cet aspect tant vanté par les hagiographes sarkozistes: leur héros serait  "libre". On n'y avait pas pensé: les contraintes, les contingences, mais peut-être surtout les réticences ou les opposants, il faut simplement s'en libérer. Cette "liberté" affichée est de celles qui impliquent surtout une inaptitude au compromis et à la prise en compte de la complexité. Ce trait de caractère est générateur de mauvais réflexes, qui conduisent à tordre la réalité voire à passer outre. On a vu les dégats en France et les américains savent aussi ce que ça coûte.

Les néolibéraux sont experts en illusions de liberté, mais ce premier leurre se renforce par ce fait que sarkozy ne se dit pas simplement "libre". Ce qui fascine tant c'est qu'il démontre quotidiennement qu'il se croit tout permis! Son culot témoigne d'une désinhibition communicative: ses partisans boivent ses discours comme un alcool qui stimule leur instinct de puissance, aidés dans leur ivresse par les dodelinements de la tête de l'orateur. Gare à la gueule de bois.


Comme on le voit maintenant sur la colonne gauche, j'ai voté 4 3 fois Jospin, sans compter les législatives, et je ne suis par ailleurs pas tout à fait accoutumé aux usages du milieu politique. Le terrain était donc propice à ce que s'installe une certaine intolérance aux intox, manips, artifices, malhonnetetés, inélégances et autres coups tordus dont la gauche n'est certes pas indemne, mais dont l'archétype est aujourd'hui sarkozy. D'où peut-être le refus de la manière dont le "gesticulateur précoce" a vandalisé le débat public, l'a dégradé consciencieusement pour l'amener à la complexité zéro où il se trouve aujourd'hui. Le petit nicolas s'épanouit dans une "chose publique" réduite à l'esbrouffe lourdingue, au barratin primaire, et aux habiletés tactiques éculées.

J'ai peut-être la dent dure, mais c'est pour être bien compris. Son assaut de séduction actuel n'y change rien: les politiciens les plus bonimenteurs et même les plus retors ont toujours su se montrer cool, comme par exemple son ex-mentor, le très bonhomme pasqua. J'en rajoute un peu, aussi, pour faire prendre la sauce, mais il n'y a malheureusement pas que la forme qui ne passe pas chez sarkozy, il y a aussi le fond, on y reviendra, mais ça justifie une résistance qui ne soit pas molle.

*: Je m'abstiens toutefois de semer les patronymes au gré d'internet, ce n'est pas conseillé.

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13 février 2007 2 13 /02 /février /2007 14:52

C'est très dommage qu'on ne s'attarde pas sur la "diversion" de sarkozy dimanche dernier, un "pacte républicain" tout à fait splendide, vraiment. Il faut absolument le lire, c'est truffé de petites perles, et dans son ensemble extrêmement significatif, comme on peut le voir dans les larges extraits fidèlement restitués plus bas -et commentés, on ne peut pas résister!

C'est dommage, et en même temps prévisible, puisque les suiveurs, après le discours de Ségolène, ont comme d'habitude repris le créneau ump: "combien ça coûte?". Etrange que la question ne fut pas posée avant et à d'autres.

C'est dommage car du coup les nouveaux soutiens de sarkozy échappent à un fâcheux coup de projecteur, vu la situation où ils étaient. Ces Gallo, Macias, Finkielkraut et Glucksman, ont certes chacun obtenu leur petite phrase. Mais en contrepartie ils ont dû se mouiller jusqu'au cou dans une marrée de logorrhée, cautionner un tsunami de ce qu'ils sont bien payés pour identifier comme de la démagogie brute, revenir à leur condition de clientèle crédule dont ils prétendent se distinguer.

sarkozy a de nouveau prouvé sa filiation, non pas avec bonaparte comme s'illusionne Gallo,  mais avec le chirac du "je vous surprendrai par ma démagogie" . Il s'est brossé une nouvelle composition de curé oecuménique, avec colombe en toile de fond à la place des pommes. Plaignons donc ses pauvres soutiens, et espérons pour eux qu'ils n'auront pas à assumer, ensuite.

Ce qui nous ramène à quelques questions: les électeurs peuvent-ils laisser à sarkozy le bénéfice du doute? sera-t-il possible pour ceux qui auront voté sarkozy de dire, s'il est élu, qu'ils ne pouvaient pas prévoir ce qu'il n'en ferait qu'à sa tête et pour sa tête ensuite? ou peut-être certains votent-ils en toute connaissance de cause quant à ses impostures, mais donnent sciemment un chèque en blanc au personnage?

Il y a quelque temps le roi des crocs de boucher nous avait déjà expliqué que "Peut-être que la société serait plus aimable à vivre s'il y avait davantage de gentillesse, de courtoisie, de respect.”  A apprécier en fonction du travail des flingueuses lachées contre ségolène.

Eh bien il a pu faire encore plus gros:


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"je n’ai aucune réticence à affronter des idées différentes, des opinions différentes […] C’est celui qui a peur de confronter ses idées à celles des autres parce qu’il se sent fragile qui pratique le plus facilement l’anathème, le rejet, l’exclusion. […]"
  On va voir comment il rompt le combat en confrontant tout et son contraire.
 
"je ne cherche à débaucher personne. L’idée du débauchage est contraire à ma démarche et à mon état d’esprit. […] " 
  Les députés UDF des hauts de seine confirmeront.
 
"Quand des hommes de gauche me parlent de la justice sociale, je veux les écouter.
Quand des syndicalistes me parlent de la condition ouvrière, je veux les entendre. […] "
  Passer le mot aux intéressés.
 
Et lorsqu’il s’agit de la France, il n’y a plus de camp. Lorsqu’il s’agit de la France il n’y a plus de parti.[…] "
  A part ça, il n'a pas peur de confronter ses idées
 
"Je ne parlerai pas en mon nom mais au nom de tous les Français. Je serai leur porte-voix,[…] et d’abord des plus humbles, des plus vulnérables. Je ne serai pas le Président d’une France contre une autre. Je ne serai pas le Président d’une faction. Je ne serai pas le Président d’un clan.
Je ferai l’union de la nation. Je mettrai toute mon énergie à dénouer les conflits, à réparer les injustices, à éviter les tragédies, à empêcher que naissent des haines inexpiables."
  En gros il ne sera plus sarkozy, autant ne pas voter pour lui c'est plus simple

"Je veux être le Président qui réconcilie les Français avec le monde. […]"
  Ah bon, on était fachés? il se prend encore pour Bush là.

"Je veux être le Président qui réconcilie les Français avec leur Etat. (sic) […] les Français avec leur école et avec leur université. (re-sic) […] la France de la fonction publique avec la France du privé.(rere-sic)
Je veux être le Président qui réconcilie les croyants avec la laïcité et les laïcs avec les croyants. (rerere-sic) […] la France qui souffre avec la France qui réussit. (rererere-sic) […] les Français entre eux, quelles que soient leurs origines, leur couleur de peau, leur religion."
  On sait qu'il s'y prend bien! remplissons nos baignoires de moutons

"Je veux être le Président d’une France qui donne sa chance à chacun, qui redécouvre le vrai sens du mot « fraternité ». […]"
  Il cachait bien son jeu dis-donc.

"la fonction présidentielle […] exige une forme d’ascèse. […]"  ...dont il est spécialiste!
"[en finir avec] l’Etat soumis aux groupes de pression, aux corporatismes et aux clientèles[…] laissant le champ libre aux féodalités. […]"  faire et défaire...
"[contre] cette conviction que le peuple est dangereux, parce que le peuple serait toujours à la recherche de l’homme providentiel, toujours prêt au plébiscite. […]"
  Voir plus loin la référence, contradictoire du coup, à De Gaulle 58.
 
"Mais que reste-t-il de la démocratie si l’on a peur du peuple ? […]"
  Piqué chez Ségolène ça, sauf qu'elle parlait de démocratie participative.
 
"[…] la démocratie ne doit pas être abaissée par des comportements sectaires, intolérants ou claniques. Elle ne doit pas être abaissée par des comportements qui ne seraient pas dignes ou par des abus de pouvoir. Le Président de la République n'a pas le droit d'être l'homme d'un intérêt […]"
  Demandez respectivement à Dupont-Aignan, à Genestar, aux RG, et à ses copains du CAC40.

"Ce n’est pas dans la réforme de la Constitution que se trouve la réponse au risque d’une excessive concentration des pouvoirs. […] C’est dans les comportements et la pratique que se trouve la réponse."
  On a vu ça: il ne concentre pas les pouvoirs, il les monopolise.
 
"Je veux une démocratie irréprochable où le critère de la compétence l’emporte sur celui des amitiés et des connivences."  Coucou Elkabbach et Chazal!
"Je veux une démocratie irréprochable qui utilise toutes les compétences sans en exclure aucune pour des raisons politiques. […]" 
  Là, vous avez une pelletée de hauts fonctionnaires qui se retournent dans leur placard.

"Après y avoir longuement réfléchi, je suis convaincu que la France n’a pas besoin d’un bouleversement institutionnel mais d’un nouveau rapport au pouvoir et à la politique fait de davantage de sincérité, […]d'honnêteté.d'honnêteté intellectuelle[…] "
  En rouge il l'a rajouté LIVE! quand on dit qu'il est prêt à tout oser

"Qui ne se souvient qu’en 1958 la crise politique, morale, financière qui paraissait inextricable s’est trouvée résolue en quelques mois et que la confiance est aussitôt revenue parce que le Général De Gaulle avait voulu ce que le personnel politique de la IVe République, empêtré dans le régime des partis, n’arrivait plus à vouloir ? […]"
  Rappellez-vous plus haut, surtout pas d'homme providentiel! Et en 58, y'avait pas eu un changement de constitution?
 
"On me dit que le service civique obligatoire c’est trop cher. Mais la désocialisation de la jeunesse, cela coûte beaucoup plus cher. […] "
  Les associations de réinsertion du 93 sont payées pour le savoir, ou plutôt elles n'ont pas été payées!

"On a trop confondu le courage politique avec la politique des sacrifices. […] 
Les sacrifices sont parfois nécessaires. Mais dans ce cas tout le monde doit en faire."
  Sauf ceux qui déménagent en suisse, ou encore qui étaient soumis à l'ISF.

"Je veux parler de la liberté. On a interdit [à l’homme] de choisir l’école de ses enfants. On lui a interdit de transmettre librement à ses enfants le fruit de son travail. On l’a privé des moyens d’être libre. Car l’on n’est pas libre quand l’impôt prend plus de la moitié du revenu. […]"
  Sans commentaires, et juste derrière, ce très beau passage:

"On n’est pas libre quand on ne peut pas financer ses projets parce que l’on n’a pas des parents assez riches pour apporter des garanties ou parce que l’on n’a pas de relations. […]
On n’est pas libre quand on est soumis au chantage des délocalisations, quand on vit dans l’angoisse de l’exclusion ou du déclassement, quand on vit avec au ventre la peur de la précarité. […] "
  Et donc on fait quoi: on généralise le CNE!
"Je veux parler de la responsabilité. L’égalitarisme c’est le contraire de la responsabilité parce qu’avec l’égalitarisme il n’y a plus de rapport entre les actes et les résultats. […] "
  L'égalitarisme menace, c'est sûr, avec un écart de 200 smics contre 1!

"L’égalitarisme et l’assistanat sont dégradants pour la personne humaine. […] Je veux être le Président d’une France dans laquelle l’Etat aide ceux qui en ont besoin, ceux que les accidents de la vie ont abîmés au point qu’ils n’arrivent plus à se tenir debout tout seuls. […]"
  Pour ceux qui n'arrivaient toujours pas à voir les contradictions.
 
"Je veux parler de l’ordre. […] L’ordre, c’est quand l’école apprend à l’enfant à distinguer ce qui est vrai de ce qui est faux, à apprécier ce qui est beau et ce qui est grand. […] "  Eh bien voilà un cas d'école.
"L’ordre, c’est quand la loi est la même pour tous […] " 
  On a vu ça avec le délit d'initié de son pote Lagardère.

"L’ordre, c’est quand le travail paye plus que l’inactivité, quand on cesse de s’appauvrir en travaillant et de s’enrichir en spéculant. […]  L’ordre, c’est quand le capitalisme est régulé, quand la concurrence est loyale, c’est quand l’entrepreneur est davantage valorisé que le prédateur, c’est quand les gains sont équitablement répartis entre le capital et le travail, c’est quand le dialogue prévaut sur la violence […]"
  Encore une fois il fallait oser: l'ordre juste, tout pareil que Ségo. Sauf que pour le dialogue, entre autres, il y a un petit problème de crédibilité.
 
  Attention à ce passage in extenso: il y a une proposition édifiante contre le mal-vivre (!).

"Aujourd’hui [l'homme est] seul ou presque dans un monde de stress, d’incertitude, confronté à la peur de perdre son emploi, à la dégradation de ses conditions de travail, à la pression de la concurrence, à l’exigence de compétitivité, de performance. Les grandes maladies du siècle s’appellent aussi le mal de vivre, le malaise existentiel de la jeunesse, le suicide. On n’en parle jamais. On en a honte. Je veux parler de cela aussi. A côté de la misère, de la pauvreté, je veux parler de la maladie, de la dépression, de ce qui atteint la personne au plus profond de son être, du regard que la société porte sur ces fléaux, sur cette souffrance qui n’est pas matérielle mais qui est humaine, qui est physique, qui est morale. La vie est devenue si lourde pour certains de nos compatriotes. Je veux engager puissamment la recherche médicale Française vers le soulagement de ce mal dont on parle si peu mais qui est si présent pour les jeunes comme les moins jeunes et qui n'est rien d'autre que le mal de vivre."
  On était prêt à applaudir l'artiste pour le beau diagnostic, mais l'ordonnance fout les ch'tons: il compte remédier au mal-etre social non pas par les causes économiques mais par la recherche médicale pour soigner les victimes. S'il n'est pas pour légaliser le cabanis, alors c'est bien une médicalisation de la société en lieu et place de sa socialisation.

"L’histoire de France avance non par un impossible consensus ou une médiocre politique du juste milieu mais par la synthèse qui dépasse les contradictions. […]"
  On est même au delà de la synthèse, on est dans le grand TOUT!

"notre pays qui entre le drapeau rouge et le drapeau blanc a choisi le drapeau tricolore et l’a couvert de gloire […]"
  Et la vilaine gauche qui entretient la "haine de la france", et qui "dénigre la nation"

"Rassembler autour de ce projet le plus grand nombre de Français qui, sans renoncer à ce qu’ils sont, y reconnaîtront une conception de l’homme qui est aussi la leur […]"
  Effectivement y'en a pour tout le monde.

"Je ne mentirai pas, je ne tricherai pas.[…] Ce pacte, c'est mon engagement. Si je suis élu, il sera ma règle, mon exigence. C'est sur ce pacte que je demande à être jugé. […]

 
  En résumé: "tout est dans tout, c'est là-dessus que je veux être jugé."
 
  On ne peut décemment voter pour un mec qui se fout si ouvertement de notre gueule.
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23 janvier 2007 2 23 /01 /janvier /2007 21:16

C'est l'aveu: il a changé, il y avait donc un souci "avant".

Peut-être est-ce surtout qu'il a compris que Chirac n'irait pas. Or sans Chirac, pas de sarko paradoxalement! Chirac est le seul et unique socle de la "rupture", le punching-ball rêvé, la cible facile qui justifiait tous les excès, le point de comparaison en regard de qui tout pouvait passer.

Chirac hors-jeu, cela pose aussi la question de ce que l'on gagne au change. Or l'exercice d'inventaire-héritage risquait de faire apparaitre un quiproquo total:

* Au titre de l'héritage on trouvait cette manière d'oser toutes les impostures, toutes les grosses ficelles, toutes les contradictions, tous les opportunismes, et surtout une certaine tendance à asservir ses petits camarades, beaucoup plus qu'à les rassembler. Bref, tout le cynisme politicien était conservé, tout le monde l'avait bien compris.

* Le souci, c'est qu'au titre de la rupture étaient écartées les vertus: le fameux caractère "sympa", la réconciliation, le gaullisme social, la laïcité, le rempart contre lepen, le multilatéralisme. Au profit de la nervosité, de stigmatisations incendiaires, de provocations antisociales, d'une rhétorique anxiogène, d'une idéologie identitaire, néolibérale, génératrice de division et de renoncement au génie français.

Voilà pourquoi il fallait "changer", devenir de toute urgence sympa, social et gaulliste. Maintenant la question est: quel crédit lui donner? est-ce qu'il suffit de tomber la cravate?

 

photos fournies par l'ump

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17 janvier 2007 3 17 /01 /janvier /2007 20:44

2-3 choses vues sur le site http://www.sarkozynicolas.com/:

* Parmi les premiers liens on trouve cette intéressante prose: SEGOLENE ROYAL NUE, SEGOLENE A POIL, LES PARTOUZES DE SEGOLENE - Sexe, femmes et politique.   On voit tout de suite le niveau.

Plus généralement, on sait que la logique de Nico, très classique, c'est la guerre préventive. Faire des sales coups, mais pour se protéger. On peut parier que sur ce terrain il ne tardera pas puisqu'il ne cesse d'expliquer que les critiques le concernant sont déjà de basses et ignobles attaques. Diffamez, il en reste toujours quelquechose. Combien sont déjà persuadés que les Hollande-Royal cachent leur fortune au fisc? Ces soupçonneux pourraient au même titre se demander comment nico a incrémenté sa fortune de 2 millions d'un seul coup, mais bien sur avec lui, tout est possible!

* Colonne de gauche, cette fine analyse: "Les critiques du système américain dénoncent la surpopulation carcérale. Je n'ai jamais compris la pertinence de cet argument car, après tout, il vaut mieux voir les délinquants en prison que dans la rue! Nicolas Sarkozy, Libre"  Avec Nicolas, c'est jamais bien compliqué, d'ailleurs l'urgence c'est de ne plus s'embarraser avec la complexité, car comme ça tout est possible, CQFD.

* Colonne de droite on voit un message qui clignote , indiquant qu'il faut plus de sévérité pour les jeunes délinquants. Outre que cela occulte plus de 90% de la délinquance, outre que le taux d'incarcération des mineurs grimpe, le caractère unidimensionnel, voire monomaniaque, de cette rhétorique prépare un rattrapage des états-unis. On a vu que sarkozy n'avait aucune prévention par rapport au fait de multiplier par 7 la population carcérale. Il risque de construire plus de prisons que de logements, à moins que ce soit là l'astuce.

 

A noter, après la karchérisation des chiffres des voitures brulées au réveillon, une belle envolée sur le nombre de participants au "sacre". à 100 000 dans une salle de 25 000, les soutiens de sarkozy devaient définitivement ressembler à des sardines dans leur boite.

Cette créativité de la com' sarkozienne est assez amusante, mais peut-on se permettre de demander aux journalistes de vérifier leurs informations avant de les reprendre? Ou doit-on considérer, malgré les hauts cris de Chabot, Elkabbach et autres Namias, qu'il faudra désormais attendre le palmipède du mercredi pour s'informer?

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10 janvier 2007 3 10 /01 /janvier /2007 17:01

L'ambition de Nicolas est enflée jusqu'à l'obscénité, et l'absence totale de sens du ridicule avec lequel il commet ses manoeuvres montre qu'il n'est que très peu conscient de son triste état. Cela ne date pas d'hier, et il faut l'excuser car il a passé une longue partie de son enfance politique dans le sillage de Jacques Chirac. On en sort pas indemne.

Il a néanmoins retenu une leçon: pousser l'adversaire à la faute. Il faut dire que là encore Jacques Chirac lui a fait réviser ses leçons récemment: multiplier les coups bas, estomaquer les critiques pour les réduire au silence, harceler de petites phrases etc... Puis, dès que le sujet réagit, crier au "délit de sale gueule", comme le fit Jacques à Lionel en 2002.

Voilà pourquoi le document ci-dessous insiste respectueusement sur le respect dû au respectable bonimenteur de comptoir.

Or, il faut sortir du champ politique ceux qui n'ont de cesse de tirer le débat vers le bas, de dégrader les mots et les idées, de se vautrer dans l'alzheimer médiatique, et finalement de chier dans les bottes de tous les français.

CE PDF EST HAUTEMENT RECOMMANDE, TELECHARGEABLE ICI:

http://www.liberation.fr/actualite/politiques/elections2007/227751.FR.php

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7 janvier 2007 7 07 /01 /janvier /2007 13:03

Comme disait Lénine quand il voulait tordre la réalité, "les faits sont têtus", comme par exemple l'augmentation des voitures brûlées la nuit du réveillon.

Donc face aux critiques, Nicolas préfère se draper dans sa dignité en dénonçant la pseudo-offense faite par le contradicteur, histoire de pointer la paille dans l'oeil des autres.

Cette nouvelle pruderie est évidemment grotesque de la part d'un homme qui a particulièrement vandalisé le débat public, en usant sans retenue de sa position de président de parti, ministre, et ami des médias, pour contraindre ses congénères. D'un homme qui, en instrumentalisant les expulsions d'immigrés, en allant sur le terrain de l'autodéfense, en juxtaposant systematiquement jeunes et violence, immigration et emploi, a lepénisé son discours sous le faux prétexte d'affaiblir le pen. On a vu le résultat en 2002, il devrait s'en rappeler.

La tartuferie est frappante si on considère la tribune de Nathalie Kosciusko-Morizet, dans Le Monde du 22 décembre, en service commandé. Nicolas fait donner ses femmes pour invectiver à sa place, et c'est dommage parce qu'un concert de louanges etait organisé à propos de Nathalie ces derniers temps. Nicolas, par ventriloquie, est toujours aussi capable d'insulter à tout va. Comme on peut le voir ci-dessous le lexique du flingage politique est assez complet: "logorrhée, bavardage, jamais la moindre idée, un objet obscur, un rejeton, hyperconservatisme, pente dangereuse d'un conformisme rentier, en déshérence, la hargne de gagner pour que leurs chefs retrouvent les Peugeot 607, à la droite de la droite, rapt, incongruités politiques, archaïque, obsessionnel, gestes sectaires et antipathiques, du calcul et un brin d'autoritarisme, dédain monarchique, transvaser du creux dans le vide, délire d'avenir, plagie outrageusement, le couteau entre les dents"

n'en jetez plus...

Un intéressant éclairage sur le ton de la campagne.

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7 janvier 2007 7 07 /01 /janvier /2007 12:22
La dernière: après 6 bombes (et 1 poseur mort), Nicolas annonce 1 milliard pour la corse (qui risque de rejoindre la banlieue chez les cocus). Malgré ça, il peut en même temps jouer les pacificateurs exigeants, la com' ça est clientelisme-friendly.

Il y a quelque temps, dans un autre genre: après avoir été brulée, Mama Galledou a eu la chance de recevoir la légion d'honneur des mains de Nicolas. Un petit coup de com' un peu décalée quoi, toute décence mise à part.

Encore un peu avant, Le même s'était signalé en faisant savoir qu'il avait demandé à un procureur d'être indulgent, dans ce qui apparaissait être une autodéfense. Les procureurs savent ce qu'ils ont à faire dans ces cas, mais bon, la com' qui pue, ça n'attend pas la justice.

En 2004, Nicolas était même allé dire aux américains que l'antisémitisme en France (ce pays où "il se sent étranger"), c'était la faute à Jospin. En revenant il s'était payé une explosion de violences antijuives. Certains problèmes se traitent mieux sans com'? passons outre!

Ni le ridicule, ni l'obscénité, ne tuent. malheureusement.
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